Il est une place, dans le 14e arrondissement, qu’il est intéressant de parcourir. Outre la grande entrée de l’arrêt du RER du même nom, un parc ravissant, et une grande avenue aux commerçants nombreux, en son centre un animal sauvage trône en vainqueur. On vous emmène aujourd’hui dans la ville qui lui vaut origine…
Une histoire tourmentée, un lion engagé
Située entre le Jura et les Vosges, Belfort a une histoire bien particulière et tumultueuse. Presque constamment passée des deux côtés du Rhin – métaphoriquement -, cette cité s’est forgée autour du combat et de la résistance. Entre les duchés Autrichiens, la couronne Française, et même sous égide de l’Espagne et de la Suède pendant de courts laps de temps, la ville devient chef-lieu d’arrondissement dans le Haut-Rhin. Mais c’est surtout à l’issue des guerres napoléoniennes que Belfort prend sa tournure héroïque.
Trois sièges restent en mémoire dans l’histoire de la ville. Celui de 1813-1814 avec le commandant Legrand ; un an plus tard, celui de 1815 avec le général Lecourbe ; et, sans doute le plus connu, celui de 1870-1871 soutenu par le colonel Denfert-Rochereau qui ne dépose les armes que sur injonction du gouvernement français. Déjà, on se rapproche de la place parisienne. La résistance des troupes du colonel ont fait que la ville est restée française à la suite de l’annexion par l’Allemagne de l’Alsace-Lorraine. Pour commémorer cette victoire sur les Prussiens, Frédéric Auguste Bartholdi produit un haut-relief au pied de la falaise de la citadelle : le lion de Belfort est né. Denfert-Rochereau et cet animal sont liés : celui qu’on surnommé “le lion de Belfort” est alors représenté dans cette sculpture, reproduite au tiers et installée sur la place parisienne à son nom.
Belfort : une ville magnifique
Alors, bien entendu, lorsqu’on se rend à Belfort, la sculpture du lion est la première chose qu’il faut aller voir. 22 mètres de long, 11 mètres de haut, fait de blocs de grès rose taillés, il trône contre la falaise en dessous de la Citadelle comme protecteur de ses remparts. Magistral. La Citadelle, d’ailleurs, est la deuxième chose qu’il faut visiter. Entreprise par Gaspard de Champagne à partir de 1648, elle s’agrandit surtout de la volonté de Louis XIV de fortifier Belfort. Pour ce faire, il fait appel à nul autre que Vauban, dont les fortifications restent uniques et magiques partout en France. Classée Monument historique, elle offre, grâce à sa position stratégique en haut d’une falaise, un point de vue incroyable sur la ville.
D’autres monuments de la ville valent tout autant le détour. La cathédrale Saint-Christophe est un exemple magnifique d’architecture religieuse. Construite entre 1727 et 1750, elle a été faite à partir de gré rose des Vosges, tout comme finalement la Citadelle et le Lion. Plus moderne, on peut citer le marché Fréry tout en verre et en fer. La gare Saint-Lazare de Paris n’a qu’à bien se tenir.
Et surtout, comme toujours, il suffit finalement de se balader en ville pour la découvrir dans son entièreté. Outre l’architecture traditionnelle que vous apercevrez, maints restaurants et cafés vous ouvriront leurs portes pour déguster les spécialités de la région. Et, maintenant que le mois de décembre est arrivé, certains monuments et certaines rues de la ville se parent pour les fêtes de centaines d’illuminations. Une destination magnifique pour un week-end hivernal !
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Photo à la Une : Lion Denfert-Rochereau © Adobe stock