Ce village d’Art et de Caractère connu comme le “joyau du Lubéron” est le lieu de repos de grands écrivains

Région enchanteresse du sud de la France, la Provence regorge de villages pittoresques et authentiques qui séduisent à la fois les amoureux de nature, pour les champs de lavande ou d’oliviers, de culture, pour leur charme intemporel, et d’histoire, grâce à des monuments qui ont traversé les siècles. Autant de caractéristiques qui collent à merveille avec celui que l’on nomme, à juste titre, “le joyau du Lubéron”.

Village provençal par excellence

Du Moyen-Âge à la Renaissance, l’histoire de ce village est aussi longue que fascinante. Sa situation géographique en fait d’abord un lieu stratégique, situé à l’extrémité de la combe qui relie la vallée de la Durance à celle du Calavon et à Apt. Stratégiquement situé entre le Petit et le Grand Luberon, Lourmarin se trouve sur un axe historique majeur qui connecte les plateaux de Haute Provence à la Vallée du Rhône, jouant un rôle essentiel dans l’histoire régionale. Depuis l’époque romaine, cet emplacement a ainsi permis une surveillance efficace du passage, offrant protection et sécurité aux populations croissantes de la région. L’histoire de Lourmarin est fait d’événements marquants, comme le massacre des Vaudois en 1545. À cette époque, le village, alors composé de protestants, finit partiellement incendié et détruit, avant de renaître progressivement pour devenir le village que l’on connaît aujourd’hui. Une renaissance rendue possible grâce au développement économique que suscitent les nouvelles industries agricoles et artisanales aux XVIIe et XVIIIe siècles : cultures de blé, seigle, olives, vignes, et élevage de vers à soie pour le tissage de la soie, de la laine et du lin. C’est d’ailleurs à Philippe de Girard, natif de Lourmarin, que l’on doit l’invention du métier à tisser le lin. La dernière étape majeure dans le renouveau de Lourmarin survient au XIXe siècle, grâce à un érudit amateur d’art et la renaissance d’un monument emblématique…

Centre névralgique pour l’art et l’Histoire

À 50 km d’Avignon, ce petit village du Lubéron est l’incarnation même de la Provence, niché dans un décor d’oliviers, de vignes et d’amandiers. Labellisé “Plus Beaux Villages de France”, cet art de vivre se cultive grâce à ses terrasses de café ombragées, ses restaurants et ses boutiques, mais aussi ses ruelles étroites et sinueuses typiquement méditerranéennes qui serpentent au milieu de belles maisons anciennes et de fontaines. Des voies pleines de charmes que l’on se plaît à arpenter sans cesse, jusqu’à atteindre d’autres merveilles. Érigée au XIIe siècle, la forteresse avait pour vocation de sécuriser la combe de Lourmarin, alors réputée pour être le passage le plus dangereux de Basse Provence. Aujourd’hui, la Forteresse de Lourmarin a disparu, pour laisser place au château de Lourmarin, construit sur son emplacement quelques siècles plus tard. Emblématique de la Renaissance en Provence, le Château de Lourmarin invite à une plongée dans l’art et l’histoire de la région. Construit au XVe siècle par Foulques d’Agoult, ce lieu majestueux révèle deux facettes uniques : l’aile médiévale, rehaussée d’une élégante loggia à l’italienne, et l’aile Renaissance du XVIe siècle, richement meublée et ornée de collections du XVe au XIXe siècle. L’occasion d’admirer quelques merveilles, comme l’escalier d’apparat à vis ou les appartements richement meublés. En été, le château devient une résidence d’artistes, tandis que des concerts sont régulièrement donnés sur les terrasses.

Un lieu de recueil et d’admiration sur les traces d’Albert Camus

Outre des monuments ou de grands événements, ce sont également des personnalités notables qui ont marqué l’histoire du village. Non content d’être le décor de plusieurs romans, dont L’année du Mistouflon d’Anne-Marie Chapouton ou Il n’y a rien compris d’André de Richaud, le village du Vaucluse a acquis une certaine notoriété grâce à plusieurs figures issues du monde des arts, des sciences et des affaires depuis le début du XIXe siècle. À commencer par Albert Camus et Henri Bosco, dont les œuvres rendent hommage à cette terre d’inspiration, et qui reposent tous deux dans le cimetière adjacent de l’église Saint-André et Saint-Trophime, charmant mélange d’art roman et gothique. Chaque année, Lourmarin célèbre d’ailleurs l’auteur de L’Étranger avec L’Estival Albert Camus. Sous la supervision de l’association Rencontres Méditerranéennes Albert Camus, des conférences, lectures et échanges invitent le public à plonger dans les thématiques profondes qui lui étaient chères : justice, liberté ou encore Fraternité. Parmi les autres figures marquantes de l’histoire de Lourmarin, citons également l’ingénieur Philippe de Girard, natif du village, ou Robert Laurent-Vibert, qui restaura le château et contribua à sa renommée. À sa mort, ce dernier lègue le château à l’Académie des Sciences, Agriculture, Arts et Belles-Lettres d’Aix-en-Provence, avec la condition d’y créer une fondation pour accueillir de jeunes artistes… d’où le surnom de “Villa Médicis”.