Cet ancien port de pêche et de commerce est classé parmi “Les Plus Beaux Villages de France”

Sur les 200 000 hectares de marais que compte le littoral atlantique, pas moins de 110 000 se trouvent dans le département de la Charente-Maritime. Un trésor naturel façonné par la main de l’homme au fil des siècles qui, au-delà de sa richesse, subjugue parfois par sa parfaite association avec un village plein de charme. Comme ce petit port ostréicole au nord de Royan, qui fait le bonheur des amoureux d’art, flâneurs solitaires, promeneurs en famille ou visiteurs en quête d’évasion…

Un port qui attire l’attention depuis l’Antiquité

Au bord la Seudre, une rivière à l’eau salée, ce village a longtemps vécu de la pêche et de l’ostréiculture. Ancienne plaque tournante du commerce du sel sous l’Ancien-Régime, ce lieu de vie lové au cœur des marais tient ses origines d’une époque bien plus ancienne : l’Antiquité. Durant l’époque romaine, une légion y fait escale en garnison, comme le prouvent la découverte de fragments de poteries et d’une mosaïque antique lors de fouilles archéologiques. Devenue une ville particulièrement active au XIIe siècle grâce aux marais salants, son port de pêche et au sel de Saintonge récolté autour, le village se dote à la même époque d’une nouvelle église, d’un prieuré, d’un château fort et même d’une enceinte urbaine d’environ 650 mètres de long dont on peut encore voir le tracé aux alentours de l’église. Du fait de sa position stratégique, le château sera d’ailleurs l’enjeu de plusieurs conflits au cours de sa longue histoire. Assiégé au XVe siècle, il est finalement pris deux siècles plus tard par des mercenaires protestants. C’est durant les guerres de religion que le prieuré Saint-Nicolas finira d’ailleurs par tomber en ruines, sans jamais être relevé. À cette époque, la majorité de la population est de confession protestante et, lorsque surviennent les persécutions, le port sert alors de lieu d’embarquement pour les candidats à l’exil vers les Amériques. Au même titre que son histoire mouvementée, le village a connu bien des noms, avant d’adopter définitivement au XIXe siècle celui de Mornac-sur-Seudre.

Un voyage dans le temps aux multiples trésors

Si l’économie de la commune, longtemps tournée vers les marais salants et la pêche, s’est depuis orientée vers l’ostréiculture puis le tourisme, le bourg de Mornac demeure un véritable livre d’Histoire à ciel ouvert où il fait bon se promener à la découverte de merveilles. La simple vision des cabanes ostréicoles colorées qui longe le chenal menant au port donne d’emblée le ton. Et une fois au cœur du village, on comprend très vite pourquoi Mornac-sur-Seudre est entré dans le club très fermé des “plus beaux villages de France”. Après avoir arpenté les fameuses ruelles médiévales dans lesquelles sont installées nombre d’artisans, on peut admirer le charme paisible de Mornac depuis les halles médiévales. En plus d’être un lieu commercial important, ces Halles datant du XVI et XVIIème siècles étaient aussi un lieu d’expression artistique des troupes de théâtre jusque dans les années 1960. Après avoir arpenté les ruelles et venelles de l’ancien bourg, un site emblématique de Mornac se dévoile : l’église Saint-Pierre. Original par bien des aspects, cet édifice roman abritant un bénitier en véritable coquillage regorge de nombreuses histoires. Au choix, il y a celle de l’incendie du 2 août 1943, lorsque le clocher avait la forme plus traditionnelle d’une flèche… jusqu’à ce que la foudre le frappe. De nombreux jeunes étudiants viennent alors à Mornac-sur-Seudre pour participer au déblaiement et aux fouilles qui suivent. Séduits par l’ambiance locale, nombreux sont ceux qui resteront et ouvriront les premiers ateliers d’artisanat du village, dont certains sont toujours présents comme la poterie et le cuir.

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Un art et une douceur de vivre cultivés à merveille

Citons également le château et le moulin, tous deux témoins de la puissance féodale de Mornac-sur-Seudre, ou les nombreuses échoppes d’artisans qui expliquent l’obtention du label “Ville et Métiers d’Art” pour parfaire cette virée hors du temps. Mais s’il y a bien une vérité qui s’applique particulièrement à Mornac-sur-Seudre, c’est que le patrimoine ne se résume pas qu’au bâti. Comment ne pas être tenté par la découverte de ces marais qui font intégralement partie du paysage ? Depuis le port, les départs en croisière se font en fonction de la marée pour profiter, en quelques minutes seulement, d’une nature riche. À moins que l’on n’opte pour le kayak, au plus près de la nature, ce qui permet de prendre son temps, comme à l’ancienne cabane de saunier où l’on guette l’envol du héron. Toutefois, pas besoin d’avoir les pieds dans l’eau pour admirer la beauté des marais charentais. Entre avril et octobre, on se délecte des boucles Détours® balisées sur les digues des taillées piétonnes, permettant par ailleurs de tout apprendre des techniques ancestrales qui permettent la récolte du sel, ou l’on enfourche son vélo pour une virée sur les voies partagées des Chemins de la Seudre. Enfin, pas besoin de se dépenser autant pour admirer une nature si riche et généreuse quand le Train des Mouettes est à portée. En locomotive à vapeur, on apprécie ainsi les paysages de la Seudre plus sereinement.