Ce tout petit village abrite un chef d'oeuvre classé qui a servi de modèle pour la Tour Eiffel !
Pour admirer cette création méconnue de Gustave Eiffel, il faut s’éloigner un peu de Paris et rejoindre le Cantal. C’est en effet dans un cadre naturel exceptionnel, au cœur des Gorges de la Truyère, réputées pour leur beauté sauvage et d’où surgissent de nombreux torrents, que se tient ce véritable chef d’œuvre en métal de 564 mètres de long et 122 mètres de haut. Immédiatement, et malgré son horizontalité et sa couleur rouge singulière, son architecture entièrement métallique et sa forme parabolique font penser à la Dame de Fer : c’est normal, puisqu’il lui a servi de modèle ! Suivez-nous pour le découvrir : direction Ruynes-en-Margeride…
Un chef d’oeuvre de métal
Il semble si léger et pourtant, il ne pèse pas moins de 3169 tonnes ! Enjambant la rivière avec son arche de 125 mètres de long, ce viaduc fut évidemment un défi de taille : le chantier dura quatre ans, de 1880 à 1884, et mobilisa plus de 400 ouvriers. Français et italiens travaillèrent (sans échafaudage) à l’assemblage des structures métalliques à l’aide de plus de 650 000 rivets jusqu’à faire se rejoindre les deux parties de l’arche, le 27 avril 1884. Les pièces de métal étaient fabriquées dans les ateliers de Levallois-Perret, puis acheminées en train jusqu’à la gare la plus proche. De là, et sur une trentaine de kilomètres, des chariots tirés par des bœufs ou des chevaux finissaient de les acheminer. Son but : traverser les profondes Gorges de la Truyère jusqu’alors infranchissables, et désenclaver ainsi le Massif central en prolongeant la ligne SNCF de Paris jusqu’à Béziers. Pour sa construction, l’ingénieur Léon Boyer s’est inspiré du viaduc Maria Pia, à Porto, au Portugal, avec lequel l’entreprise de Gustave Eiffel avait remporté un concours international pour un pont ferroviaire grâce à son arche permettant de franchir une gorge encaissée. Un procédé révolutionnaire pour l’époque, qui avait alors fasciné toute l’Europe !
Un ouvrage classé
Au moment de sa construction, ce Viaduc de Garabit est ainsi le plus grand ouvrage métallique du monde. Il dut pourtant attendre 2017 pour être classé Monument Historique ! Depuis lors, une procédure de candidature est en cours pour accéder au niveau supérieur, à savoir un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. En attendant, il fait également partie, aux côté du pont du Gard, du pont du Diable, du viaduc de Millau, et du pont Valentré de Cahors des “Ponts remarquables du Sud de la France”. Un réseau qui rassemble et valorise des ouvrages d’art remarquables par leur prouesse technique, leur histoire, ou leur ancienneté, classé, labellisés ou bénéficiant d’une notoriété et de flux de visiteurs importants.
La Tour Eiffel du Cantal
Parfois surnommé ainsi, ou le “Géant de fer” ou encore le “Géant d’acier”, le Viaduc de Garabit se contemple de la route en contrebas, mais aussi depuis la rivière lors d’une balade en bateau. Il n’est malheureusement pas possible d’emprunter le pont à pied puisqu’il est réservé à une ligne de chemin de fer… Si vous êtes de passage dans les environs, ne manquez pas d’aller l’observer également à la tombée de la nuit : il est en effet éclairé tout ou partie de la nuit selon la période de l’année, ce qui lui apporte un peu de magie supplémentaire !
Crédit photo de une : Ruynes-en-Margeride © Auvergne Destination
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A. C.