
Possession romaine, haut-lieu stratégique au début du Moyen-Âge et même repère de pirates… Difficile d’imaginer un passé si mouvementé pour cette presqu’île située entre Nice et Monaco, tant elle incarne aujourd’hui un symbole de calme, de luxe et de volupté.
Un village de pêcheurs devenu un paradis pour artistes
Ce qui était autrefois le hameau de Saint-Jean est, jusqu’à la fin du XIXe siècle, un village de pêcheurs et de fermiers appartenant à la commune de Villefranche-sur-Mer. La Compagnie générale des eaux y aménage à cette époque un lac artificiel de 20 000 m³ alimenté par la Vésubie. Avec des conséquences déterminantes : la végétation se diversifie et se densifie, rendant le secteur beaucoup moins aride et rocailleux. L’ancien village de pêcheurs devient alors un haut lieu de villégiature avec l’arrivée des riches familles étrangères. De grands domaines s’y sont alors construits, comme la Villa Ephrussi de Rothschild. Une destination qui ne laisse pas insensibles non plus les artistes, nombreux à y séjourner : Matisse, Chagall, ou encore Picasso. Mais c’est surtout le nom de Jean Cocteau qui est associé à la ville, lui qui a décoré de ses fresques les murs de la Villa Santo Sospir où il se rendait régulièrement, mais aussi la salle des mariages de la mairie. Parler des artistes qui ont marqué l’histoire de la commune, c’est également évoquer Charlotte Salomon, artiste peintre d’origine juive allemande. Cette dernière fut l’hôte pendant deux ans de l’hôtel Belle Aurore, avant de mourir déportée à Auschwitz à l’âge de 26 ans, et dont la vie a inspiré le roman “Charlotte”, de David Foenkinos. Vous l’aurez sans doute deviné : nous sommes à Saint-Jean-Cap-Ferrat, l’un des plus beaux trésors des Alpes-Maritimes, au bord de la mer Méditerranée.
Un patrimoine historique fascinant dans un écrin de rêve
Situé à quelques kilomètres seulement de Nice, Saint-Jean-Cap-Ferrat est sans conteste l’un des plus beaux endroits de la Côte d’Azur. Il faut dire que l’on y trouve tout ce qui a rendu mythique cette région, à savoir des demeures extraordinaires, une luminosité sans pareil, une mer qui scintille, et ce charme méditerranéen si particulier. Contrairement à d’autres villes et villages de la Côte d’Azur, Saint-Jean-Cap-Ferrat n’est pas une destination animée, son centre étant minuscule et la majeure partie de la ville étant peuplée de villas de milliardaires. Mais l’on y trouve quand même quelques merveilles architecturales, comme la chapelle Saint-Hospice. Classée monument historique depuis 1929, elle est devenue un lieu de pèlerinage matérialisé par une vierge en bronze d’une dizaine de mètres de haut. Construite au XIe siècle et restaurée aux XVIIe et XVIIIe, elle rend hommage à Hospitius, un moine bénédictin épargné en 575 par les Lombards, ébahis par son calme devant la mort. Tout près de la chapelle, la pointe Saint-Hospice abrite un cimetière marin, créé au début du XXe siècle, qui surplombe la mer pour offrir un panorama exceptionnel. Enfin, citons également le cimetière militaire belge, en contrebas de la chapelle, et qui abrite les sépultures des soldats hébergés à la villa Les Cèdres, appartenant au roi des Belges et transformée en hôpital militaire.
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Villas, musées et plages : le programme idéal des vacances
Et si les randonnées aux alentours de la commune ne manquent pas pour profiter de vues exceptionnelles et qu’une balade sur le Vieux Port, qui accueille plus de 500 bateaux, valent assurément le détour, on oublie trop souvent que Saint-Jean-Cap-Ferrat, c’est aussi une destination culturelle de premier plan. Inspirée par la Renaissance, la Villa Ephrussi a été construite sur les hauteurs de Saint-Jean-Cap-Ferrat par la baronne Béatrice de Rotschild, et a depuis été classée monument historique. Aujourd’hui, cette villa se visite et permet de découvrir des appartements privés dans le style florentin et vénitien, ainsi qu’une époustouflante collection d’œuvres d’art (mobilier, porcelaine, peintures, sculptures…). Sans oublier un détour par les jardins de la villa , soit neuf parcs paysagers bios à la française, espagnol, florentin, lapidaire, japonais, exotique, roseraie et provençal. Si la villa Santo Sospir, actuellement fermée pour restauration, fait normalement partie des immanquables, on peut également prendre la direction du Vieux Port, à la découverte du musée des Coquillages. Unique en Europe, celui-ci accueille plus de 7 000 pièces, ce qui en fait la collection la plus importante de Méditerranée. Un point de passage presque obligatoire avant la dernière étape obligatoire d’un séjour à Saint-Jean-Cap-Ferrat : les plages. Entre les plages publiques (plage du port ou Cros deï Pin, plage des Fossettes, plage des Fosses, plage de Passable, plage de la Paloma) et les multiples criques nichées dans les pins et entre les rochers, les occasions ne manquent pas de piquer une tête.
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Image à la une : Saint-Jean-Cap-Ferrat © Adobe Stock