C’est dans l’arrière-pays niçois que nous faisons une halte aujourd’hui. Encore, eh oui, car la région ne manque pas de villages remplis de charme ! On pense à La Roquette-sur-Var, avec son panorama grandiose à 360°, à Peillon, perché sur un éperon rocheux à 376 mètres de haut, sans oublier Saorge, très justement surnommé “le village tibétain”. Celui dont nous vous parlons aujourd’hui porte d’ailleurs lui aussi un surnom : “la Cité des violettes” ! On vous emmène y respirer quelques effluves, et chantonner un air bien connu qui y a vu le jour…
Un authentique village médiéval
C’est dans le département des Alpes-Maritimes, à 25 kilomètres de Nice et à moins de 20 minutes de la mer que se trouve l’un des villages les plus authentiques de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Perché sur un éperon rocheux entre le plateau aride de la chaîne des puy et les collines de pins vallonnées, ce bourg pittoresque sait ensorceler celles et ceux qui s’aventurent dans ses petites ruelles bordées de vieilles maisons aux façades de pierres.
Avec ses passages voûtés, ses porches et ses escaliers fleuris, c’est une atmosphère paisible et tranquille qui vous berce immédiatement. C’est autour d’une rue centrale en demi-lune, la Grand’Rue, que se déploie le village à l’architecture médiévale préservée et ses maisons hautes dressées en remparts. On y trouve aujourd’hui une trentaine d’ateliers et de galeries d’artistes parmi lesquels potiers, céramistes, peintres, sculpteurs, bijoutiers… qui donnent vie au vieux village.
Un charme pittoresque
Sur la place principale du village se tient l’église Saint-Grégoire, bâtie au XIIe siècle et agrandie en 1551, avec ses retables en bois sculptés et dorés, ses bustes des XVe et XVIe siècles, ses statues et reliquaires du XVIIe siècle, ou encore son petit autel païen attestant de l’occupation antique du site. Au gré d’une promenade dans le village, on peut aussi admirer son beffroi du XIIe siècle, ses chapelles, mais aussi son ancien château des Villeneuve, du XVe siècle, avec sa jolie petite place.
Le village qui, à partir de 1463, a connu la peste, de nombreuses guerres dont les guerres de religion, ou encore la Révolution, portait alors le nom de Tourrettes-lès-Vence. D’abord transformé en hôpital pour l’armée d’Italie, le château fut ensuite vendu comme bien national et devint l’actuel Hôtel de Ville. Le 24 mars 1860, le Comté de Nice est rattaché à la France, et le village rejoint le nouveau département des Alpes-Maritimes. En 1894, Tourrette-lès-Vence devient alors Tourrettes-sur-Loup, en référence à la rivière qui le borde, pour éviter d’être confondu avec Tourrettes-Levens, autre village de l’arrière-pays niçois.
Et, avec son charme si poétique, on ne s’étonne pas que le village ait inspiré de nombreux artistes, dont le poète Jacques Prévert (1900-1977), qui y a séjourné pendant la Seconde Guerre mondiale, et plus précisément à la pension Les Belles Terrasses, ancien hôtel de la place de la Mairie. C’est entre ces vieilles pierres qu’il y a écrit et composé avec Joseph Kosma la célèbre chanson Les feuilles mortes, notamment chantée par Yves Montand.
Tourrettes-sur-Loup, “la Cité des Violettes”
Les villages de la région ne manquent pas de surnoms ensoleillés ! Parmi eux on citera Saint-Agnès, “le balcon de la Côte d’Azur”, le Haut-de-Cagnes, “le Montmartre de la Côte d’Azur”, ou encore Coaraze, “le village du soleil”, autant de destinations qui méritent d’ailleurs elles aussi le détour. Tourrettes-sur-Loup a lui aussi son petit surnom, plus fleuri mais tout en élégance puisqu’on l’appelle “la Cité des Violettes”.
Et pour cause, ce village est le seul endroit en France où cette fleur est la culture principale (et biologique) des horticulteurs depuis près d’un siècle. Ils cultivent tout au long de l’année et avec le plus grand soin une variété de violette appelée “Victoria”. Au printemps, la fleur au parfum délicat est cueillie pour être utilisée en confiserie. Bonbons, nougat, thé, confit… sont autant de spécialités à découvrir avec gourmandise. Puis, en été, la feuille est fauchée et récupérée par les parfumeries de Grasse pour y être distillée. La Bastide aux violettes, au sein du village, abrite un musée et une exploitation dédiés à la culture de la fleur si vous avez envie d’en apprendre davantage, notamment sur le procédé de cristallisation de la violette.
Et si vous vous trouvez dans la région le premier week-end de mars, ne manquez pas la traditionnelle Fête de la Violette organisée chaque année à Tourrettes-sur-Loup depuis sa création en 1952 par Victor Linton, un artiste écossais installé dans le village. Une fête qui marque la fin de la saison pour les producteurs, mais qui est aussi l’occasion de célébrer l’arrivée du printemps avec de nombreuses festivités parmi lesquelles un défilé de chars fleuris et une Bataille de Fleurs ! En attendant les feuilles mortes, ce sont alors les violettes qui se ramassent à la pelle… !
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Image en Une : Tourrettes-sur-Loup ©AdobeStock_4Kirk Fisher
Mélina Hoffmann