Coeur gourmand de la capitale, le quartier des Halles, surnommé le Ventre de Paris par Émile Zola dans son roman éponyme, a toujours été un carrefour bouillonnant très fréquenté par les Parisiens. On vous guide dans les entrailles de ce quartier aux multiples facettes, entre adresses mythiques et ruelles piétonnes pleines de charme !
Le restaurant historique ET délicieux : Petit Bouillon Pharamond
Le problème avec les restaurants historiques, c’est qu’ils ont souvent bien du mal à garder la qualité gastronomique qui a fait leur renommée dans le passé. Eh bien, sachez que le Petit Bouillon Pharamond, crée en 1832 sous le nom Pharamond, fait partie des quelques restaurants du quartier à avoir conservé un décor Belle Époque époustouflant, une cuisine gourmande et généreuse et des prix abordables. Un trio gagnant, pour une véritable plongée dans l’ambiance grand prince des années 1900.
Où ? 24 rue de la Grande Truanderie
La devanture insolite : Au Renard Blanc / Maison Aurouze
Derrière sa vitrine vert bouteille, cette petite boutique est une véritable curiosité. Installée ici depuis 1872, cette improbable échoppe fondée par Étienne Aurouze — l’inventeur de la tapette à souris ! — est spécialisée dans la « destruction des animaux nuisibles ». Dit comme ça, ça ne fait pas rêver, mais sachez que, sur sa vitrine, vous pourrez découvrir de véritables rats empaillés, capturés aux Halles de Baltard en 1925 ! Une vitrine suffisamment étonnante pour que les studios Pixar aient décidé, en 2007, d’incorporer une scène la représentant dans le film Ratatouille !
Où ? 8 rue des Halles
Une halte dans un bar à thés atypique : Kodama
Si discrète soit sa devanture, Kodama, est un bar à thés complètement révolutionnaire. Derrière le comptoir, un mur brut rempli de fioles et de tubes à essai contenant du thé infusé et des feuilles de thé séchées, quelques bouilloires vides et des pâtisseries sous cloche de verre… Un véritable repaire d’alchimistes ! C’est d’ailleurs le statut que ses fondateurs revendiquent : “alchimistes infuseurs”. Dans leur laboratoire, ils conjuguent sans relâche différentes variétés de thé avec des fleurs, des fruits, des épices, à la manière de pâtissiers. Leur botte secrète pour révéler toutes les propriétés de leurs breuvages, c’est l’infusion à froid dans de l’eau minérale naturelle. Et c’est sans sucre ajouté ! Selon la recette, l’infusion peut prendre de 30 minutes à 8h.
Où ? 30 rue Tiquetonne
Le joli passage : la Galerie Vero-Dodat
Ouverte par le charcutier Véro et le financier Dodat en 1826, la jolie Galerie Vero-Dodat est moins réputée que d’autres passages du centre de Paris, mais mérite autant, voire plus, le détour : son style néo-classique est tout à fait majestueux ! Son sol en marbre noir et blanc, ses globes de lumière longtemps éclairés au gaz, ses arcades en cuivre et ses élégantes devantures en bois sombre sont sublimés par le bain de lumière quotidien dont profite le passage grâce à sa verrière. La voie est peu fréquentée, malgré sa beauté et son atmosphère authentique.
Où ? 19 rue Jean-Jacques Rousseau
Ouverte du lundi au samedi de 7h à 22h
Les petits détails : les très vieilles enseignes du quartier
Levez les yeux à l’angle des rues Rambuteau et Pierre Lescot, et vous découvrirez une grande ruche de laquelle s’échappent quatre abeilles plus vraies que nature. Il s’agit de l’enseigne d’une ancienne épicerie ouverte en 1880 et dans laquelle les Parisiens pouvaient se réapprovisionner en miel. Si aujourd’hui, le lieu n’est plus qu’une boutique parmi tant d’autres, l’enseigne, classée depuis 1984, est restée intacte.
Un peu plus loin, à l’angle des rues du Cygne et Saint-Denis, c’est une autre vieille enseigne, en faïence cette fois, que l’on découvre. Un joli cygne nageant sur un lac clair un jour de grand soleil, voilà la scène agréable que nous donne à voir cette enseigne mystérieuse. Cette dernière est inscrite aux monuments historiques, mais nul ne sait réellement pour quelle raison elle a été installée là. Y avait-il une boutique de faïence à cet endroit ? Indiquait-elle simplement le nom de la rue ou lui a-t-elle, au contraire, donné son nom, comme c’était souvent le cas à l’époque ? L’énigme demeure, et l’on sait seulement qu’elle trône à cet endroit depuis la fin du XIXe siècle.
Où ? 9 rue Pierre Lescot et 6 rue du Cygne
La pause gourmande pour les yeux et les papilles : Stohrer
Ouverte en 1730, la pâtisserie Stohrer est à la fois la plus ancienne de la capitale et sans conteste la plus belle. Avec ses peintures murales signées Paul Baudry et son plafond sous verre généreusement décoré, elle émerveille tous les promeneurs de la rue Montorgueil, à qui elle offre un saut gourmand dans le passé. Elle porte le nom de Nicolas Stohrer, pâtissier de l’épouse du roi Louis XV et créateur de la boutique. Non content de nous offrir la plus vieille pâtisserie de Paris, Stohrer peut également se targuer d’avoir inventé le baba au rhum dans sa petite boutique parisienne. Aujourd’hui encore, l’endroit est réputé pour cette pâtisserie, déclinée en trois versions, dont une, délicieuse, garnie à la crème chantilly.
Où ? 51 rue Montorgueil
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