Cette bastide parmi les plus remarquables du Sud-Ouest de la France doit son charme à des monuments quasi millénaires

Dans sa (longue) histoire, ce village situé entre Albi et Rocamadour, reconnue comme une cité de miracles et de légendes, a connu deux périodes marquantes : celle de sa création, placée sous la protection de l’Église, puis celle de son développement, placée sous la protection du Comte de Toulouse.

Une histoire qui nous renvoie jusqu’au temps des Croisades

Au XIe siècle, le village est alors une “Sauveté”, à savoir une zone de refuge créée par l’Église. Celles-ci garantissaient aux habitants et aux voyageurs un droit d’asile et une sécurité spirituelle au temps où les violences seigneuriales étaient monnaie courante. Courantes à l’époque, les Sauvetés avaient deux rôles : celui de peupler et cultiver des terres encore vierges, et celui d’accueillir les pèlerins sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Des lieux qui, tout comme les bastides, se reconnaissent par leur architecture spécifique. Dans les Sauvetés, les ruelles étroites et sinueuses s’articulent autour de la place de l’Église, tandis que les limites sont souvent fixées par d’immenses croix de pierre. Les Sauvetés ont d’ailleurs souvent été à l’origine du développement de bourgades rurales dans le Sud de la France. Celle qui nous intéresse aujourd’hui a été fondée en 1053. Ozil de Morlhon, alors puissant seigneur rouergat, décide de partir en pèlerinage à Jérusalem, pour le salut de son âme et de toute sa lignée. Là-bas, il promet de fonder un monastère bénédictin dont l’église rappelle celle de la Basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem et dont les bénéfices serviront à entretenir le tombeau du Christ. Les travaux sont confiés à la paroisse de Mauriac qui en hérite au décès du seigneur et la Sauveté voit le jour. Ce n’est qu’au XIIIe siècle que celle-ci est transformée en bastide royale, sous l’impulsion de Raymond VII, dernier comte de Toulouse. Un nouveau bourg se crée dans le prolongement de la Sauveté et ainsi est né Villeneuve d’Aveyron !

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Un village désormais labellisé aux milles trésors

Devenant un important carrefour d’échanges économiques et commerciaux, le village s’enrichit et se développe, à l’image de son église : de style roman, elle se voit attribuer une grande nef de style gothique languedocien, afin de rassembler les nombreux fidèles et les voyageurs. Le bourg est également (re)fortifié à cette époque, pendant la guerre de Cent-Ans. Il ne reste aujourd’hui que la tour-porte Cardalhac et la tour-porte Soubirane, donjon austère mais ô combien impressionnant. Autre symbole de cette transformation : les maisons du village et leurs fenêtres ornées de croisées à meneaux, que l’on peut encore admirer depuis la place centrale du village notamment. Une place où il se passe toujours quelque chose et qui peut être le point de départ d’une visite “au feeling” à la découverte de ses ruelles, ses maisons en pierre ou son église qui font basculer les curieux dans un temps ancien. En parlant d’église, on peut également citer l’église de Toulongergues, située à 5 km de Villeneuve d’Aveyron et reconnue comme l’un des plus anciens édifices chrétiens du sud de la France et l’une des plus anciennes d’Europe. Symbole du tout début de la chrétienté dans la région, l’édifice n’est ouvert qu’en été. Autre lieu de passage obligatoire une fois à Villeneuve, la Galerie Jean-Marie Périer. Anciennement “Maison de la Photo” installé dans une vieille bâtisse du XIIIe siècle, dédiée à l’ancien photographe des années Yé-Yé, ce haut-lieu culturel comporte près de 185 tirages des anciennes vedettes de la chanson française, anglaise et américaine des années 60, sans oublier une fascinante collection de vieux appareils photos.

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Une terre d’aventures et de merveilles à découvrir de toute urgence

Autant de trésors patrimoniaux qui ont permis au village de devenir en 2024 le onzième village aveyronnais à rejoindre la liste des “Plus beaux villages de France”. Ce qui confirme le statut de l’Aveyron comme département champion en Occitanie pour ce label. Une distinction qui ne s’explique pas seulement par cette volonté affichée de préserver un riche passé, mais également par ce souhait de “construire l’avenir et à embellir son cadre de vie, qu’il s’agisse d’améliorer la qualité de ses abords en travaillant sur les espaces publics, ou celle de son bâti en réhabilitant progressivement ses façades et en intégrant des éléments d’architecture contemporaine dans sa nouvelle médiathèque”, avait notamment fait savoir le label des Plus beaux villages de France. Au départ de Villeneuve, les amoureux de belles balades peuvent également se délecter des charmes de la grotte de Foissac, où une visite guidée à la découverte d’une rivière souterraine et de vestiges préhistoriques les attend. À condition toutefois de prévoir un vêtement chaud, puisque la température est de 12°C une fois en bas. Pour un peu plus de chaleur et de luminosité, on peut également arpenter le petit village de Peyrusse-le-Roc, ancré dans la verdure, avant d’escalader le piton rocheux menant aux ruines de Peyrusse pour s’offrir en guise de récompense un point de vue saisissant sur la région.