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Le premier gratte-ciel de Paris

La Tour Albert
Par Alexandre M

Lorsque l’on pense “gratte-ciel”, on pense forcément à New-York et ses édifices vertigineux qui font sa renommée depuis le 20e siècle. Cette particularité touche aussi Paris, comme en témoigne l’immeuble situé au 33 rue Croulebarbe.

Construit par l’architecte Édouard Albert de 1958 à 1960, il s’agit du premier gratte-ciel de logements de la capitale française. L’édifice est rapidement appelé “tour Albert” ou “tour Croulebarbe”, en raison de son emplacement. Cet immeuble mesure 67 mètres de haut et compte 23 étages. Sa structure porteuse est composée de tubes métalliques remplis de béton, le matériau de prédilection de l’architecte. L’objectif d’Édouard Albert est de concilier avec harmonie la technique, l’économie et surtout l’esthétique. Un équilibre obligatoire pour ce diplômé de l’École des Beaux-Arts.

En 1960, la tour Albert est fin prête et s’impose rapidement comme l’image ultime de la modernité. Pour la première fois, on trouve une tour de métal sans murs porteurs, avec un chauffage par le sol et bénéficiant d’ascenseurs rapides. Les habitants peuvent aussi jouir d’un parking et de garages fermés. Enfin, il n’y a pas de vis-à-vis dans un tel édifice qui, en prime, offre une vue sur tout Paris.

La Tour Albert
La Tour Albert en 1973

Comme souvent, un nouveau monument attire aussi son lot de critiques et celles sur la tour Albert ne tardent pas. Les gens du quartier l’appellent vite « la tour des snobs ». La raison d’une telle appellation ? L’édifice est envahi par les universitaires de la Sorbonne, située tout près. Il faut dire qu’avec la tour Albert, on trouve des prix moins chers, des appartements vastes, de la lumière… Et surtout la vue imprenable jusqu’au Sacré-Cœur.

En plus d’être le premier gratte-ciel de la capitale, la tour Albert se distingue aussi par une autre particularité architecturale au niveau du 6e étage. À l’origine, l’emplacement devait accueillir une passerelle accessible au public mais celle-ci ne verra jamais le jour. Elle se retrouve donc avec un espace vide ! Espace qui a heureusement été comblé par une oeuvre d’art. Ainsi, au-dessus de cette terrasse de 600 m², se trouve un plafond peint en noir et blanc par Jacques Lagrange, décorateur des films de Jacques Tati. Au fil des ans, la tour Albert est devenue une icône de l’architecture moderne en France et a même été inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1994.

Tour Albert – 33 rue Coulebarbe, Paris 75013
Métro : Gobelins (ligne 7)

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