Balade street art dans le 13ème : les fresques du boulevard Vincent Auriol

Il suffit de prendre la ligne du métro aérien 6 pour pouvoir observer les magnifiques œuvres urbaines qui arborent le sud de Paris. Le 13ème arrondissement est devenu l’un des quartiers les plus riches en œuvres de street art, grâce notamment aux nombreux projets organisés par la Galerie Itinerrance. Etant impossible d’établir une liste de toutes les œuvres, nous allons progresser ensemble, les plus belles fresques du boulevard Auriol et ses alentours, en partant de Chevaleret jusqu’à la Place d’Italie.

DR HOUSE – ENVAHISSEUR

Commençons notre balade au 59 boulevard Vincent Auriol , sur la façade de l’hôpital Pitié-Salpêtrière, où l’on peut voir une œuvre intitulée Dr House, la première fresque de l’artiste Invader. Invader est réputé pour ses Space Invaders que l’ont peut apercevoir partout dans la capitale. Sa technique est facilement reconnaissable, il utilise des carreaux de mosaïque qu’il pose côte-à-côte pour l’ancien l’œuvre finale. Il a choisi Dr House en s’inspirant du lieu mais également car c’est un personnage qu’il apprécie, sans oublier sa petite touche personnelle, un petit Space Invader qu’il a introduit en haut de sa fresque.

LA MADRE SÉCULAIRE 2 – INTI

En continuant sur le Boulevard en direction de Place d’Italie, au 81 boulevard Vincent Auriol , vous pourrez voir cette fresque mythique de la vierge Marie. L’artiste d’origine chilienne Inti, connue pour ses impressionnantes fresques, a décidé d’offrir une représentation laïque de la Madone. Ses fresques, faites à partir d’un jeu de collage graphique, sont généralement marquées par des attributs fort de symbolisme. En ce qui concerne Madre Secular 2, il s’agit d’une illustration du scepticisme.D’ailleurs, si l’on regarde l’œuvre en détail, on peut y plusieurs symboles mêlant nature et science : elle tient dans ses mains la fameuse pomme de Newton, des étoiles et des planètes ornent ses mains et son cou en guise de carte du ciel, et elle porte un collier de crânes. Cette fresque et la deuxième d’une trilogie initiée à Marseille et qui se termine à Lisbonne.

ETREINTE ET LUTTE – CONOR HARRINGTON

A la même adresse, l’artiste irlandais Conor Harrington, connu pour son style entre réalisme et peinture classique et pour ses représentations d’échanges politiques, de discussions et de débats, a réalisé une œuvre représentant deux hommes face à face. L’artiste nous laisse imaginer la nature de leur échange, mais on note tout de suite une certaine ambiguïté. Peut-être pour mettre en avant l’ambiguïté de la lutte politique.

SANS TITRE – DAVID DE LA MANO

Remontez encore le boulevard et sur votre droite, vous trouverez au 4 rue Jenner , des gigantesques silhouettes humaines en noir et blanc de l’artiste espagnol David de la Mano. Sur cette œuvre inspirée, on voit des personnages peu à peu se regrouper jusqu’à devenir une seule masse noire, l’artiste voulait montrer sa propre vision de l’évolution de groupe, avec un équilibre parfait, où l’on peut construire quelque chose choisi choisi de plus grand à plusieurs.

LA CAMARGUE – VICTORIEN LIRIA (MAYE)

Au 131 boulevard Vincent Auriol , l’artiste Maye a voulu mettre en valeur sa région et plus généralement le sud de la France. Ce personnage longiligne, inspiré des souvenirs de l’artistes, porte de nombreuses références à la Camargue : au premier plan se tient un cavalier camarguais chevauchant un flamant rose (emblème de la faune de la Camargue), il tient dans sa main droite un trident qui fait référence aux tridents utilisés pour guider les taureaux, de l’autre main il tient une bombe d’aérosol d’où sortent des papillons, on voit également des fleurs sur sa barbe et des abeilles sortir de son chapeau.

LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ – FRANK SHEPARD FAIREY (OBEY)

Un peu plus loin, au croisement avec la rue Jeanne d’Arc, plus précisément au 141 Boulevard Vincent Auriol , se trouve sûrement l’une des fresques les plus connues de Paris. L’artiste américain Shepard Fairey, plus connu sous le pseudo Obey, a créé et offert cette œuvre, au lendemain des attentats du 15 novembre, pour montrer sa solidarité envers les victimes, leurs proches, et tous les Français. On y voit une Marianne d’un genre nouveau, avec en fond le drapeau tricolore français. Cette fresque a une histoire assez particulière : après sa création en novembre 2015, elle a subi une intervention par le groupe militant Hiya, en décembre 2020. En effet, la devise républicaine avait été rayée et maintenue par “Marianne Pleure”,Cet acte artistique et militant voulait montrer une République en péril. L’artiste Obey, ne pouvant laisser la fresque ainsi,

JEUNE GRAFFEUSE – BOM-K

En remontant un peu, aux alentours de la Place Pinel, il suffit de lever les yeux voir une farandole de fresques murales. La première, une œuvre en trompe-l’œil datant de 2017, a été élaborée avec la coopération de la Galerie Itinerrance. L’artiste a peint cette gigantesque fresque murale pour redonner un peu de couleur et de vie à la grisaille de Paris, avec un petit mot tout spécial inscrit sur la tasse : “J’aime Paris”.

L’AMOUR NE NOUS DÉCHIRERA PAS – D * FACE

Autour de cette même place, au 10 Place Pinel exactement, vous pourrez voir la première fresque de D* Face à Paris, qui représente un couple façon années 50, l’homme avec un visage défiguré. L’artiste voulait désigner quelque chose de simple qui parle à nous tous, les amours passées qui devaient nous continuer de nous accrocher, qui continueraient à faire partie de nos vies dans nos pensées.

PAPY DANSE – C215

L’artiste Christian Guemy alias C215 est connu pour ses immenses portraits. La fresque qui se trouve Place Pinel a une histoire touchante. En 2012, les habitants du quartier ont voté pour faire 3 portraits de résidents. Celui-ci représente Eli, plus connu sous le nom de papy dance, un homme de 78 ans qui était bien connu dans le 13ème car il allait tous les samedis partager sa bonne humeur devant le centre commercial Italie 2, où il dansait avec les passants .

PORTRAIT D’EVELYN NESBIT – BTOY

Un peu plus haut, au 3 rue Esquirol , vous apercevrez cet immense portrait rendant hommage à Evelyn Nesbit. BToy est une artiste espagnole engagée qui rend hommage aux grandes figures féminines de l’Histoire, en nous invitant à réfléchir sur la place des femmes dans la société. On voit ici Evelyn Nesbit, danseuse de revue et actrice américaine, personnification de l’idéal féminin du début du XXème siècle.

REVÊTEMENT – D* FACE

Retournez sur le fameux Boulevard et marchez en direction de Place d’Italie. Sur votre gauche, au 155 Boulevard Vincent Auriol , vous pourrez observer un portrait de femme de 25 mètres de haut. Cette bande dessinée de style femme a été réalisée à base d’un panaché de bleu, sauf ses lèvres rouge vif qui attirent l’attention.

WILLIAM SAROYAN – CRYPTIK

Rien de tel pour finir notre balade street-art que cette œuvre de Cryptik, adepte de la calligraphie et de la spiritualité, sur la façade de la librairie gourmande Maruani. Les inscriptions représentent un poème de l’écrivain William Saroyan. Pour le lire et découvrir sa signification, rendez-vous dans la librairie, qui se trouve au 171 Boulevard Vincent Auriol.

Lisa Pinoteau

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