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Edward Hopper à Paris : solitudes urbaines

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Par Anais

En 1906, le futur chef de file de l’art contemporain américain arrive à Paris. C’est dans la capitale parisienne qu’Edward Hopper va aiguiser son regard ainsi que son art, pour devenir le génie de la peinture que nous connaissons. Personnage solitaire, qui s’imprègne de l’architecture parisienne et des parisiens assis en terrasse : partons sur les pas d’un Américain, dans le Paris de la Belle-Époque.

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Edward Hopper (1882-1967) – Autoportrait, 1925-1930 -Huile sur toile – New York

Edward Hopper à Paris : une vie solitaire

En arrivant sur Paris, le jeune artiste vit principalement de l’illustration commerciale, n’étant pas assez reconnu dans le monde artistique pour subvenir à ses besoins. Il y découvre une ville bouillonnante de créativité, avec des artistes comme Picasso, ou encore Matisse. Pourtant, il va mener une existence solitaire, fuyant les ateliers d’artistes et Montmartre, pour se réfugier seul dans des cafés parisiens, ou encore déambuler dans les rues de la capitale.

Issu d’une famille très religieuse, Edward Hopper a séjourné à la mission évangéliste, au 45 rue de Lille (7e). C’est dans cette petite chambre, enclavée au coin de l’immeuble, que l’artiste va développer son art et ses techniques.

“Je ne pense pas qu’il y ait sur Terre une autre ville aussi belle que Paris”

Le choc est complet pour ce jeune new-yorkais. Loin du tumulte et du désordre de la ville américaine, Paris s’offre à lui comme une nouvelle source d’inspiration. Véritable terrain d’expérimentation, la capitale française va dessiner les contours de l’artiste, et va durablement l’influencer. Il débute en représentant des petites scènes, comme des fenêtres, des rues ou des cours. Mais au fil des pérégrinations de cet artiste solitaire, son terrain d’inspiration va s’agrandir, et Hopper va installer son chevalet sur les rives gauches de la Seine, pour peindre Notre-Dame-de Paris, Le Louvre, le Pont sur la Seine… Outre l’architecture des monuments parisiens, c’est surtout les lumières propres à la capitale qui intéresse l’artiste. Les subtils reflets sur l’eau et les nuances de gris parisiennes vont former l’artiste et dessiner les contours d’un futur génie de l’art contemporain.

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Edward Hopper – Le Pont Royal – 1907 – Whitney Museum of American Art

Paris : source d’inspiration majeure pour un artiste en construction

C’est au cours de ses promenades solitaires que va se définir l’attrait du peintre pour les solitudes urbaines. Passé maître dans la représentation de personnage esseulés dans le tourbillon de la société moderne, Edward Hopper a débuté dans les cafés parisiens, véritable zones de rencontre et de vie de tout Paris. Cet artiste solitaire peint sur les vifs les parisiens dans le tumulte de la vile. Le Soir Bleu, chef d’oeuvre peint plusieurs années après son départ de Paris, est une réminiscence nostalgique de la vie parisienne et de ses cafés. Autour d’une table, trois personnages, totalement distincts sociologiquement parlant, sont représentés perdus dans leurs pensées. Ce tableau, mal reçu par la critique américaine, est pourtant le point d’orgue de “l’art parisien” de Hopper.

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Edward Hopper, Soir Bleu, 1914, Whitney Museum of American Art, New York

L’expérience parisienne fut donc décisive pour lui. Quand il arrive à Paris, le choc est si complet qu’il déclarera “Je ne pense pas qu’il y ait sur Terre une autre ville aussi belle que Paris”. Il repartira aux Etats-Unis quelques temps après, avec un regard et une personnalité définis par la capitale.

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Edward Hopper – Le pont des arts – 1907 – Whitney Museum of American Art

Aujourd’hui, les tableaux parisiens du célèbre artiste sont conservés au Whitney Museum of American Art, à New-York.

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