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La Maison de Balzac, un coin de campagne littéraire à Paris

Par Lucille

De Tours à Vendôme en passant même par les châteaux de Saché et de Frapesle, Honoré de Balzac a beaucoup déménagé. Moins frustré que soucieux de réalisme, l’écrivain se veut un témoin de son siècle et scrute le moindre détail. Il n’hésite pas à se rendre dans les villes où il décide de planter son intrigue pour y observer toutes les classes sociales et s’infiltrer au plus près des personnes qui les composent. 

La Maison de Balzac, un musée dédié à l’écrivain

Parmi les lieux iconiques dans lesquels le génie littéraire a posé ses bagages, il y a cette petite demeure nichée sur les coteaux de Passy. Aujourd’hui transformée en musée consacré à Honoré de Balzac, elle était au XIXe siècle, une maison cachée dans laquelle on ne pouvait pénétrer qu’en donnant un mot de passe. 

L’auteur y trouve refuge entre 1840 et 1847 mais sous le pseudonyme de “Madame de Breugnol” pour échapper à la garde nationale qui le pourchasse pour des dettes impayées. En réalité, l’écrivain emprunte ce surnom à sa fidèle gouvernante qui tient ses comptes, se charge des courses, et l’empêche de faire des folies. Terré dans un appartement de cinq pièces situé en rez-de-jardin du bâtiment, le romancier s’avère extrêmement productif. La Rabouilleuse, Splendeurs et misères des courtisanes, La Cousine Bette, Le Cousin Pons… C’est entre ces quatre murs qu’il livre ses derniers chef-d’œuvres et qu’il remanie l’ensemble de la Comédie Humaine, avant de rendre son dernier soupir en 1850. 

Si cette maison a résisté au temps grâce à de nombreux travaux de rénovation, elle est à ce jour le seul foyer parisien de l’écrivain qui subsiste aujourd’hui. D’abord conçue comme un lieu de pèlerinage, La Maison de Balzac s’est finalement transformée en musée privé en 1908 avant de s’ouvrir au public dès 1960. 

Maison de Balzac, 24, rue Berton. Paris (XVIe arrondissement), 1913. Photographie d’Eugène Atget (1857-1927). Paris, musée Carnavalet.

De précieuses archives

Documents, manuscrits, lettres, autographes, éditions rares, tableaux et dessins de ses proches… Autant d’éléments étalés sur trois niveaux permettent de dépeindre le quotidien intime d’Honoré de Balzac et de retracer l’œuvre de l’artiste, tantôt romancier, journaliste et dramaturge. De son cabinet de travail aux diverses portraits qui furent dressés à son effigie, le musée dévoile également une illustre collection d’objets personnels : sa cafetière en porcelaine qui lui permettait d’ingurgiter des litres et des litres de café pour tenir debout, sa canne turquoise, mais aussi sa table de travail sur laquelle il planchait 16 heures par jour, comme le raconte la légende. 

Si cette institution insolite aux volets verts séduit surtout pour son jardin fleuri de 650 m2 depuis lequel on peut admirer la tour Eiffel, des fouilles réalisées en 2002 ont prouvé que les caves de la Maison de Balzac abritaient des habitations troglodytiques datant de la fin du Moyen Âge, quand le bourg de Passy était peuplé de paysans et de vignerons. À ce jour, ce sont les seules qui ont été découvertes dans la capitale. 

En plus d’être un lieu de savoir et de recherche incontournable pour les balzaciens, avec ses conférences et sa bibliothèque spécialisés, ce petit bout de campagne parisien est un véritable édifice historique, mais aussi un havre de paix discret où l’on peut paresser sur les tables extérieures tout en dégustant les nouveaux cafés de cette institution littéraire.

Maison de Balzac
47 rue Raynouard, Paris 16
Tarif plein : 5,00 € – Tarif réduit : 3,50 €
Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h

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Crédits photo de Une : Maison Balzac – Musées de Paris