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Le Paris de Françoise Sagan

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Par Caty

Françoise Sagan est née dans le Lot et morte dans le Calvados. Que trouve-t-on entre les deux ? Paris ! Notre romancière à succès a en effet passé une bonne partie de sa vie dans la capitale, notamment dans ses boîtes de nuit… Retour sur la vie parisienne de « le charmant petit monstre » de la littérature.

Arrivée Boulevard Malesherbes

C’est après la seconde guerre mondiale que Françoise née Quoirez et sa famille emménagent à Paris, au 167 boulevard Malesherbes. Françoise entre en sixième. C’est le début d’une scolarité difficile, puisqu’elle est renvoyée parfois en moins d’un an de différents établissements mais finit tout de même par avoir son bac au rattrapage.

La Sorbonne buissonnière 

Elle est inscrite à cette vieille université lorsqu’elle écrit son premier roman qui l’a projeté dans la postérité : « Bonjour Tristesse ». Elle rate son examen, peut-être parce qu’elle passe beaucoup de temps au Café Cujas, juste à côté, pour rédiger ce que l’on pourrait appeler l’œuvre de sa vie. C’est lors de la publication aux Éditions Julliard qu’elle prend le nom de Sagan, en hommage au Prince de Sagan, un personnage proustien. Le succès et le scandale sont immédiats, elle n’a alors que 18 ans.

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Les boîtes de jazz de Saint-Germain-des-Prés

La nouvelle coqueluche de la littérature sort beaucoup, notamment avec Jacques, son frère aîné, qui l’emmène dans les clubs de jazz de Saint-Germain. Elle festoie dans des lieux comme « Chez Régine », une boîte de nuit créée par la chanteuse et directrice de boîtes Régine, la « Reine de la nuit ». Françoise Sagan y a été une cliente fidèle, tout comme Brigitte Bardot mais aussi Georges Pompidou).  Régine créée plus tard le « New Jimmy’s » au 124 boulevard du Montparnasse, signant les débuts parisiens du twist. Françoise Sagan y a également passé de nombreuses nuits et sera proche de Régine, lui ayant même écrit une chanson.

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© Christian SIMONPIETRI/Sygma

Le mythe de chez Castel

Castel hôtel particulier mythique du quartier, tout près du café de Flore, possédant également une discothèque parmi les plus huppées de Paris. Gainsbourg, Distel, Deneuve, Hallyday, Belmondo, Hardy… tous des habitués, comme Françoise Sagan. Le club reste ouvert tard dans la nuit quand la plupart des autres boîtes ferment alors à minuit. Aujourd’hui, la façade rouge est devenue noire et le patron n’est autre que Frédéric Beigbeder.

De grandes réceptions en face du Luxembourg 

Françoise Sagan a vécu jusqu’au milieu des années 70 dans un appartement en face du Luxembourg, au 34 rue Guynemer. Elle y organisait de somptueuses réceptions, avec parfois 150 personnes dont Orson Welles ou encore Georges Pompidou. Sa notion de l’argent, qu’elle dépensait plus vite que son ombre et qui était destiné à circuler, faisait qu’elle mettait ce qu’elle avait sur elle dans une boîte au milieu de son salon afin que ses invités n’ayant que peu de sous puissent se servir.

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Hôtel particulier rue d’Alésia

Malgré de courts mariages avec Guy Schoeller et Robert Westhoff, elle restera pendant une vingtaine d’années avec Peggy Roche, ancienne mannequin et journaliste mode, qui a été le grand amour de sa vie. L’hôtel particulier de Sagan au 25 rue d’Alésia hébergeait son fils, son grand ami Bernard Franck et Peggy, bien évidemment. Elles partageaient le goût de la fête jusqu’au bout de la nuit. Une rédactrice en chef de Playboy y a eu également sa chambre, devenue tour à tour l’amante de Sagan puis de Bernard.

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Le Lutetia : un lieu à sa hauteur

En bonne bourgeoise aimant profiter des luxes de la vie, Françoise Sagan a vécu pendant un mois au Lutetia. Elle devait séjourner à l’hôtel de l’Abbaye, mais ce dernier était trop exigu pour cette dame. Elle commençait à avoir des problèmes avec le fisc, ce pourquoi elle ne donnait pas le nom des lieux où elle habitait. Cependant, un journaliste a fait fuiter l’information et elle a reçu au Lutetia une lettre des impôts… Ce qui ne doit pas être souvent le cas.

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La fin de Paris avenue Foch

À la fin de sa vie, Françoise Sagan a eu de gros problèmes avec les impôts. Elle est en effet condamnée en 2002 dans l’affaire Elf, n’ayant pas déclaré au fisc les 4 millions de francs qu’André Guelfi lui a versé pour les réparations de sa grande demeure de Normandie. Notre écrivaine en est sortie ruinée, forcée de vendre tous ses biens. Forcée de quitter son appartement de la rue de l’Université, elle emménage quai d’Orsay puis rue de Lille avant de n’avoir plus un sous et d’être recueillie dans la maison de son amie Ingrid Mechoulam avenue Foch. Cette dernière va racheter son manoir normand et entretenir Sagan jusqu’à la fin de sa vie…