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Le Muséum nous envoie en expédition chez les félins dans une expo XXL

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Par Romane Fraysse

Saviez-vous que 38 espèces de félins existent sur Terre ? Que la plus ancienne sépulture avec un chat date de 9 500 ans ? Qu’un puma est capable de sauter à 3 mètres de haut ? Jusqu’au 7 janvier 2024, le Muséum national d’Histoire naturelle part à la rencontre des félins, avec 80 naturalisations, 10 squelettes ou 50 pièces d’anthropologie explorant leur anatomie, leur comportement, leur fragilité et leur lien avec les hommes.

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Les félins en 38 espèces

L’exposition s’ouvre en déconstruisant d’emblée certains a priori sur les félins. Car dans notre esprit, ce mot est associé aux lions, tigres, léopards, guépards et bien sûr, chats. Mais on est loin d’imaginer qu’il existe actuellement 38 espèces de félins sauvages sur la planète.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

La première salle dévoile ainsi les caractéristiques du marguay, du guigna ou du chat de Temminck en exposant des animaux naturalisés, décrits à l’aide de tablettes tactiles.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

On apprend ainsi que deux sous-familles de félins existent, entre les Panthérinés (lion, tigre, jaguar, etc) et les Félinés (puma, guépard, chat pêcheur, etc), ou que le plus ancien félin connu est le Proailurus, vieux de 22 millions d’années. Pour le jeune public, un « Qui est-ce ? » permet ensuite de tester les connaissances acquises.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

Si les félins sont sur Terre depuis bien longtemps, un court reportage rappelle qu’ils sont aujourd’hui menacés, en particulier les espèces les moins connues, qui ne sont pas encore bien étudiées. Hélas, la destruction de leurs habitats naturels, des collisions routières ou le braconnage fragilisent ces populations, comme le tigre qui a perdu plus de 93 % de son territoire historique, ou le lynx d’Eurasie, dont on ne compte que 150 individus sur Terre.

Dans la vie d’un prédateur

Dans la suite du parcours, on s’intéresse à l’une des caractéristiques les plus connues des félins : la prédation. Mais comment cela se traduit-il dans l’étude de leur anatomie, leurs comportements et leurs sens ? Plusieurs qualités sont mises en lumière par de splendides mises en scène d’animaux naturalisés, des dispositifs interactifs, des vidéos et des cartels. On constate ainsi que tous les félins chassent de la même manière : une approche lente, le ras du sol, puis la capture soudaine, qui est souvent manquée.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

Une autre section évoque les atouts anatomiques de ces espèces, dont le pelage leur permettant de se camoufler, de grandes oreilles donnant une ouïe fine, des griffes rétractiles pour avancer discrètement, ou une bonne vision nocturne. Plusieurs activités sont alors proposées au visiteur, comme des lunettes permettant d’adopter leur regard durant la nuit, ou des photographies de paysages dans lesquelles retrouver des animaux cachés.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

Et on explore les félins jusqu’à l’intérieur de leur organisme ! On apprend que leur système digestif est « hypercarnivore », leur permettant ainsi d’ingurgiter des dizaines de kilos de viande en une prise. Leur musculature puissante et leur squelette souple sont présentés pour démontrer leur incroyable agilité, un guépard pouvant courir jusqu’à 100km/h ou un puma effectuant des sauts de 3 mètres sans élan.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

Et bien sûr, comme les chats, ils retombent toujours sur leurs pattes ! Toutes ces qualités créent en revanche de la concurrence… Le territoire est essentiel pour chasser, et comme l’indiquent plusieurs cartels, son étendue diffère selon les espèces et les sexes. Certaines vivent en solitaire, tandis que d’autres, comme les lions, se regroupent en petites communautés.

Des félins et des hommes

Les félins ne commencent pas tout juste à nous intéresser. Depuis des millénaires, les hommes ont été fascinés par sa puissance, son indépendance et sa férocité. En traversant l’Égypte, la Grèce, l’Afrique ou l’Asie, on découvre quelles espèces ont fasciné les cultures, et comment elles en ont fait des symboles.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

Des prêts de différents musées, tels que le musée du Louvre ou le musée du quai Branly-Jacques Chirac, présentent des sculptures, photographies, vêtements ou masques inspirés par ces animaux. On explore aussi certains mythes, comme celui de la Sphinge, lançant sa célèbre énigme au visiteur.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

À travers les différentes civilisations, cette fascination a créé de nombreuses mythologies autour des félins. Le lion, tout d’abord, est une figure de force et de courage dans les divinités égyptiennes : à l’Antiquité, il était l’une des formes animales du dieu solaire Rê, et a inspiré le sphinx, « l’image vivante du roi ».

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

Le Léopard symbolise l’autorité des chefs de certaines tribus africaines, qui se vêtissent de son pelage, tandis que le tigre est vu comme le gardien protecteur en Chine. Tout comme le lion, on retrouve sa figure sur des tenues militaires ou sur les costumes de fêtes traditionnelles. Enfin, dans la mythologie amérindienne, le puma et le jaguar sont considérés comme des divinités, à la fois craintes et vénérées.

Le chat, entre amour et haine

Si ces félins sont sauvages, beaucoup de cultures continuent à en faire de véritables bêtes de foire. De l’Antiquité jusqu’à nos jours, on retrouve des lions dans les cirques, et des guépards sont chassés pour leur fourrure. Certaines espèces, comme le chat ganté, se sont rapproché des hommes, qui ont fini par le domestiquer : l’exposition présente d’ailleurs la reconstitution de la plus ancienne tombe connue avec un chat, découverte à Chypre et vieille de 9 500 ans, ainsi que deux momies de chats.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

En effet, comment évoquer les félins sans rendre hommage aux chats, l’un des principaux animaux vivant dans nos foyers ? Le dernier espace est ainsi entièrement dédié à cette espèce, tantôt considérée comme démoniaque par certaines religions occidentales, tantôt vue comme un porte-bonheur en Asie et dans les pays musulmans.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

C’est à partir du XIXe siècle que le chat devient une véritable muse pour les écrivains et artistes, de Chateaubriand à Patti Smith. Une série de photos met en lumière ce lien affectif qui s’est peu à peu établi entre une personnalité et son animal.

Vue de l'exposition "Félins" au Muséum national d'Histoire naturelle
Vue de l’exposition “Félins” au Muséum national d’Histoire naturelle

Si ces petites boules de poil nous attendrissent, on ressort tout de même de l’exposition en restant fasciné par la complexité et la diversité des félins, que cette exposition parvient à nous faire approcher de plus près.

Muséum national d’Histoire naturelle
 57 rue Cuvier, 75005 Paris
Jusqu’au 7 janvier 2023
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