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Une envolée parisienne dans le musée de l’Air et de l’Espace

C’est au nord de Paris, dans la ville du Bourget, que se trouve le plus important musée aéronautique de France. Fondé en 1919, le musée de l’Air et de l’Espace détient une impressionnante collection qui nous fait voyager à l’intérieur des engins volants de toutes les époques, jusqu’aux plus récentes explorations de l’Univers. Situées dans la partie sud-est de l’aéroport de la commune, les salles expositions se déclinent dans une aérogare de style Art déco, qui date de l’Exposition universelle de 1937.

Le plus ancien musée aéronautique au monde

C’est en 1919 que l’ingénieur Albert Caquot lance l’idée de fonder un lieu dédié à l’aéronautique qui permette de conserver les collections de l’Etat et de valoriser le patrimoine historique. Ce passionné est à l’origine de nombreuses innovations techniques dans le domaine, telles que le moteur à hélice. Les premières pièces sont alors rassemblées dans un hangar à Issy-les-Moulineaux, avant d’être transférées dans le 15e arrondissement de Paris. Bien que les Allemands ont fermé cet espace sous l’Occupation, la collection a été préservée jusqu’à trouver sa maison définitive : l’aéroport du Bourget.

Portrait d’Albert Caquot

Ce terrain, créé en 1915 en temps de guerre, a permis de lancer les premières liaisons vers Bruxelles et Londres. Dès 1937, il accueille une splendide aérogare de style Art Déco qui a été conçue par Georges Labro pour l’Exposition universelle. C’est dans ce bâtiment classé au titre des monuments historiques que le musée de l’Air et de l’Espace s’installe dès 1973.

Un vol au début du XXe siècle – © Musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / Monde et Caméra

A son entrée, plusieurs monuments sont alors installés afin de commémorer l’histoire de l’aviation. Une statue rend du même coup hommage aux pilotes Charles Nungesser, François Coli et Charles Lindbergh qui ont tenté de traverser l’Atlantique sans escale en 1927. Trois autres sculptures réalisées par Armand Martial représentent quant à elles des femmes symbolisant les principales destinations desservies par l’aéroport en Occident, Afrique et Extrême Orient.

A la rencontre des engins volants

Au fur et à mesure des années, la collection s’est alors considérablement développée jusqu’à devenir la plus importante de France. Du XVIIIe siècle à nos jours, on y trouve ainsi plus de 150 avions, 46 000 ouvrages, 2 000 titres de périodique, 40 000 plans d’appareils et plusieurs milliers de dessins, affiches, gravures, photographies, films et objets d’art.

La salle des huit colonnes – © Musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / Vincent Pandellé

L’entrée dans la salle des huit colonnes promet en elle-même un spectacle admirable. En explorant les différents halls, on contemple alors plusieurs prototypes de machines volantes, de la conquête du ciel à la conquête de l’espace. Des appareils de légende reposent parmi eux, tels que le Concorde F-BTSD. Depuis le vol d’Icare, on découvre aussi un ensemble de maquettes et d’objets anciens datant des premiers engins volants des XVIIIe et XIXe siècles : aéronefs en bois, nacelles en osier, cerfs-volants d’époque, premiers dirigeables, hydro-aéroplane historique, mais aussi tableaux, bijoux et objets de quotidien, dévoilant la fascination progressive des Français pour le vol.

Le Spad S.VII de Guynemer conçu en 1916

Le parcours se poursuit en explorant plusieurs périodes phares pour l’aéronautique, dont les deux guerres mondiales, ainsi que son évolution en tant qu’appareil de transport et de loisir. Le musée conserve aussi les restes du P-38 Lightning d’Antoine de Saint-Exupéry, retrouvés près de l’île de Riou en 2003.

Pendule : gonflement du ballon de Charles et Robert, fin du XVIIIe siècle – © Musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget /Axel Ruhomaully

Ainsi, ses collections dévoilent l’histoire de l’aviation à travers des objets plus ou moins inattendus, à l’instar d’une étonnante pendule du XVIIIe siècle représentant l’envol de Jacques Charles et Nicolas-Louis Robert dans un ballon à hydrogène depuis les Tuileries, ou encore un joli étui à souvenirs dont les ornements illustrent l’ascension d’un aérostat.

Paré au décollage

La bonne nouvelle, c’est que l’exploration ne se fait pas que derrière les vitrines, puisqu’il est également possible de monter dans les avions ! Le musée propose en effet de visiter intégralement le Boeing 747 afin de découvrir ses révolutions en mettant en lumière sa structure, ses soutes, son cockpit ou sa première classe.

Le Boeing 747 – © Musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / Frédéric Cabeza

La découverte se poursuit en embarquant au sein de deux exemplaires du mythique Concorde, l’avion commercial le plus rapide du monde, ou en jouant le rôle d’un parachutiste de la Seconde Guerre mondiale à bord du Douglas C-47 Dakota. Et cette visite ne se fait pas sans un petit passage aux commandes de simulateurs de vol, afin de découvrir toutes les procédures utilisées par un pilote lors du décollage, du vol et de l’atterrissage. L’occasion de se familiariser avec les nombreux instruments du métier, tels que l’altimètre ou l’anémomètre, et d’apprendre à suivre un plan de vol avec l’équipe.

La tour de contrôle – © Musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / Tania Rieu

Enfin, le musée ouvre les portes de sa tour de contrôle, imaginée par Georges Labro en 1937 afin de diriger les avions dans l’aérodrome. Il s’agit à ce jour de l’une des seules au monde à ouvrir de manière permanente aux visiteurs. En nous plongeant dans son histoire, la visite nous permet de découvrir le déroulement d’un atterrissage grâce à un dispositif numérique, et se termine au quatrième étage : là, un splendide panorama offre une vue singulière sur les différentes pistes de l’aéroport, tout comme, au loin, sur l’emblématique chapelle du Sacré-Cœur.

Une virée dans l’espace 

Le musée de l’Air et de l’Espace ne s’arrête pas là puisque, comme son nom l’indique, il s’intéresse tout autant à la conquête spatiale. Un hall entier est d’ailleurs consacré à l’histoire de cette exploration hors du commun, qui reste encore pleine de mystère. Ainsi, on peut y découvrir la première fusée française EA-41 construite en 1945, plusieurs maquettes de la fusée Ariane 1 et de satellites, ainsi qu’un four Méphisto et des combinaisons spatiales russes.

Le Planétarium – © Musée de l’Air et de l’Espace – Le Bourget / Frédéric Cabeza

Et pour connaître les différentes planètes, le nom des constellations ou la circonférence du Soleil, rendez-vous au Planétarium : c’est là que vous pourrez partir en voyage dans le ciel étoilé, en traversant les époques et les phénomènes astronomiques aux côtés d’un spécialiste. Une exploration passionnante, qui permettra de rencontrer les nouveaux astres découverts, de connaître toutes les mythologies anciennes et de s’émerveiller devant de splendides images du cosmos.

Musée de l’Air et de l’Espace
Aéroport de Paris-Le Bourget, 93352 Le Bourget
Du mardi au dimanche, 10h-18h

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