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L'étonnant bout de cimetière caché sous un pont

L’étonnant bout de cimetière caché sous un pont
Par Jérémy

Des tombes sous un pont, non, on ne rêve pas… Et cette curiosité peut se découvrir à Paris ! Fait unique en France, en traversant le pont Caulaincourt, on passe au dessus de sépultures, dont il est possible d’admirer la tranquillité.

Construit dans le 18e arrondissement en 1888, le pont Caulaincourt enjambe une partie du cimetière Montmartre. Long de 160 mètres, il nécessite 6 colonnes doriques en fonte pour le soutenir. Et sa construction n’a pas été de tout repos. En effet, un problème de taille s’oppose à cet ouvrage : la présence d’une partie du cimetière à l’emplacement envisagé et plus particulièrement là où les piliers devraient être installés. La Mairie de Paris propose alors aux familles et proches des défunts de déplacer les sépultures mal placées.

Cependant, beaucoup de familles refusent : pour eux, déplacer la sépulture d’un défunt reviendrait à déranger son âme. Les riverains s’ajoutent à ces protestations et l’affaire commence à faire du bruit. Par un concours de circonstances, une des familles concernées est celle de l’amiral Charles Baudin, dont la tombe est coincée par le pont. Hors de question de déplacer la dépouille de ce haut-gradé de la Marine ! Une pétition est alors déposée au Sénat pour « violation arbitraire du droit de propriété par la constitution ». Pour les opposants au projet, les travaux du Baron Haussmann dénaturent le caractère sacré du terrain et l’installation d’un tel ouvrage équivaudrait à de la profanation de sépultures.

Tombe en dessous du POnt Caulaincourt

Après avoir délibéré pendant 2 jours, le Sénat rejette finalement le projet à 50 voix contre 38. Sauf que, dans le même temps, un décret de 1867 déclare la construction de cette rue d’intérêt public ! Les travaux s’étaleront pendant deux ans, sans aucun recours possible. Le pont franchit donc un angle du cimetière Montmartre… Depuis ce dernier, on peut encore aujourd’hui observer les caveaux et chapelles situés en contre-bas, dont certains touchent presque l’ouvrage.

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