Les oeuvres les plus célèbres de Klimt
Encore aujourd’hui, son oeuvre demeure entourée d’un parfum de scandale. Membre fondateur de la Sécession Viennoise, mouvement artistique majeur du début XXème en Autriche, Gustav Klimt est l’un des artistes contemporains les plus admirés. Fils d’orfèvre et de chanteuse lyrique, ce passionné d’ornementation a consacré sa vie à peindre des figures sensuelles, souvent féminines, divinisées. Retour sur certaines de ses plus belles toiles.
La frise Beethoven
C’est l’oeuvre qui fera connaître à Klimt la gloire : cette fresque en 7 panneaux de 34,14 mètres de long sur 2,5 mètres de large représente la 9ème symphonie du célèbre compositeur allemand. Lors de son dévoilement au public lors de la quatorzième exposition de la Sécession viennoise en 1902, la frise de Beethoven déchaîne les passions : certains la conspuent, comme d’autres (notamment Auguste Rodin) sont admiratifs.
La fresque illustre l’aspiration de l’Humanité au bonheur, au travers de figures féminines flottant dans les airs. Le monstre Typhon, ses femmes et ses filles, incarnent des allégories funestes à éviter pour atteindre la plénitude.
Danaé
Petite toile de 77 sur 83cm, Danaé est empreinte d’une profonde charge érotique. Car ce tableau n’est ni plus ni moins que l’évocation picturale de l’acte sexuel sublimé par la mythologie grecque. La légende raconte en effet que Danaé fut enfantée par Zeus, ce dernier s’étant transformé en pluie d’or pour ne pas attirer les soupçons du père de Danaé, le roi d’Argos Akrisios.
Ici, la jeune femme est représentée endormie (ou en extase ?), dénudée, à la merci du roi des Dieux et des yeux du spectateur.
Le Baiser
C’est sans doute l’oeuvre de Klimt qui synthétise le plus les obsessions du maître : des couleurs chatoyantes, la sensualité d’une étreinte, l’or. Ici, un couple s’enlace sous une couverture dorée, recouverte de motifs géométriques, au milieu d’un parterre de fleurs. La douceur qui se dégage de la toile ne révèle aucunement le contexte d’angoisse dans lequel Klimt l’a réalisée : face au tollé suscité par son plafond pour l’Université de Vienne, Philosophie, Médecine et Jurisprudence (qui sera d’ailleurs détruit par les nazis quelques années plus tard) l’artiste viennois se sent menacé dans sa création.
Il vient d’ailleurs de quitter la Sécession Viennoise suite à des désaccords internes. Le Baiser fait scandale lorsqu’il sera dévoilé en 1909, mais le gouvernement viennois l’acheta juste après l’exposition.
Judith et Holoferne
La Judith de Klimt est sans doute l’incarnation la plus puissante de la femme fatale selon l’artiste : fixant droit dans les yeux le spectateur, bouche entrouverte, ventre et sein apparent, cette Judith fait écho au au personnage biblique de l’Ancien Testament qui trancha la tête de son mari, le tyrannique général Holoferne. La modèle, Anna Mildenburg, était une soprano reconnue.
Portrait d’Adele Bloch-Bauer
L’histoire de ce portrait est tellement rocambolesque qu’elle a fait l’objet d’un film ! Ce portrait d’Adele Bloch-Bauer, considérée par beaucoup comme “la Joconde d’Autriche” a connu bien des aventures suite à sa création en 1907. Lorsque l’Allemagne était dirigée par Hitler, les nazis ont confisqué aux descendants du modèle cinq tableaux dont celui-ci. Dans les années 2000, la nièce octogénaire d’Adele Bloch-Bauer lance une bataille juridique pour récupérer ce tableau alors possédé par l’Etat autrichien. Et elle obtiendra gain de cause en 2006 !
Mort et vie
Mort et vie diverge de la flamboyance des précédents tableaux de Klimt. Convoquant le style Art Nouveau et l’Expressionnisme naissant, il représente de jeunes et vieilles femmes et deux enfants enlacés, ignorant la mort menaçante à gauche du tableau. Elle fut réalisée trois ans avant la mort de Klimt, à 55 ans d’un accident vasculaire cérébral.
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