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Petite histoire des chaises en rotin des bistrots parisiens

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Par Wassila

Que seraient les terrasses parisiennes sans leurs célèbres chaises en rotin ? Au cinéma ou dans la littérature, ces éléments de mobilier véhiculent le charme de la capitale, au même titre que les réverbères, les fontaines Wallace ou les kiosques à journaux. Et ceux qui ont la chance de pouvoir s’y installer le temps d’un verre vantent leur confort et leur légèreté ! Saviez-vous qu’il y avait seulement deux grandes marques de chaises en rotin ? Et qu’elles étaient fabriquées à la main ? Partons à la découverte de ces chaises qui ont tant à raconter…

Des chaises en rotin plus variées qu’on ne le pense

Toutes les mêmes les chaises en rotin des bistrots parisiens ? Loin de là ! S’il est vrai qu’elles se ressemblent toutes au premier coup d’oeil, il faut dans un premier temps distinguer les vraies, celles fabriquées en France manuellement, des imitations…

Pour ce faire, une seule technique : observer le dos de la chaise en quête d’une griffe. S’il est écrit Maison Drucker ou Maison Gatti, bingo, il s’agit de vraies ! Ces deux grandes maisons parisiennes sont en réalité les seules à se partager le marché de la chaise en rotin français, avec chacune ses spécificités. Elles fabriquent des chaises de toutes les couleurs. Du bleu-azur, au vieux rose en passant par le vert-menthe pour Maison Drucker, ou de l’orange à l’aubergine pour Maison Gatti. Les formes varient, allant du fauteuil au tabouret et les motifs sont multiples également, en damiers, losanges, dents de scie ou encore escaliers.

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Les chaises Gatti du Café de la Paix ©Facebook Café de la paix

La grande mode parisienne de la chaise en rotin

En 1885, au moment où la maison Drucker a été fondée rue des Pyrénées, le rotin était très à la mode, et pas que sur la terrasse des cafés… Charmés par leur exotisme, de nombreux français jetaient leur dévolu sur des meubles en rotin pour équiper leurs maisons !

Devant un tel succès, la maison Drucker a déménagé dans des locaux plus grands, à l’est de Paris. La maison Gatti, quant à elle, ouvre ses portes en 1920. Malheureusement, avec la guerre, l’importation du rotin de l’étranger devient de plus en plus difficile. La mode évolue…

Toutefois, quelques années plus tard, les grands restaurants et les cafés voient dans les chaises en rotin un investissement intéressant, en raison de leur élégance et de leur longévité. Aujourd’hui, les Maisons Gatti et Drucker vendent leurs chaises, fauteuils et banquettes aux restaurants et hôteliers chics du monde entier ! Mais les brasseries ne sont pas en reste et se sont largement inspirées de ces créations pour meubler leur terrasse. À moindre coût, elles optent pour des modèles imitations en plastique. A chaque coin de rue, ces chaises typiquement parisiennes sont les stars.

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Les chaises maison Drucker de la terrasse des Deux Magots CC BY-SA 2.0, ayustety

Les secrets de leur fabrication

Si les “vraies” chaises sont l’apanage des restaurants chics, c’est parce que tout le monde ne peut pas se les offrir. Chez Maison Drucker par exemple, il faut débourser en moyenne entre 100 à 800 € pour un fauteuil et 250 € pour une chaise. Le prix de matériaux résistants, principalement la canne de rotin et le rilsan, et d’une fabrication à la main et sur mesure.

Ensuite, on choisit son modèle, ses couleurs ainsi que son « cannage », comprenez le motif du tissage. La chaise est alors montée en six heures par les artisans. Il leur faut couper le rotin et le cintrer pour donner la forme souhaitée à la chaise, tisser le dossier et l’assise et assembler le tout, à la main bien sûr…

Ouvrez l’oeil la prochaine fois que vous passerez devant la terrasse d’un bistrot chic, vous ne les verrez plus jamais de la même façon !

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Les chaises Gatti de la terrasse des Grandes Marches à Bastille ©facebook Les Grandes Marches

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