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L'histoire des fripes parisiennes

La friperie du Carreau du Temple
Par Jade

Vous pensiez que l’attrait pour la friperie vintage était un phénomène récent ? Que nenni ! L’histoire de la friperie à Paris est une histoire méconnue, dont les origines remontent véritablement au XIXème siècle.

La fripe à Paris, une longue histoire…

Dès le début des années 1800, le commerce de la fripe est florissant dans la capitale : en effet, de nombreux parisiens n’hésitent pas à vendre et racheter d’anciens vêtements dans des lieux dédiés, à l’image du Carreau du Temple, qui devient dans la seconde moitié du XIXème siècle le premier marché de fripes parisien.

En pleine Révolution Industrielle, la démocratisation des transports ferroviaires entraîne la circulation des vêtements dans toute l’Europe, ce qui permet à Londres et Paris de s’imposer rapidement comme les deux principales places européennes de la fripe. L’afflux de vêtements est tel que le Carreau du temple exporte même des vêtements jusqu’en Afrique.

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Vue du Carreau du Temple en 1904.

Au Carreau du temple, les espaces étaient très segmentés : les habits et accessoires étaient répartis par type et niveau de qualité. Ainsi, si vous cherchiez une paire de chaussures à bas prix, direction le rayon “Poux Volant“… Besoin d’une robe de gala ? Direction le chic rayon “Palais Royal” !

La friperie du Carreau du temple apparaissait alors aussi comme un lieu de rencontre entre classes sociales. Ouvriers comme bourgeois se croisent dans ce grand espace qui évoque déjà l’organisation des grands magasins, à une époque où les différences de classes se font jour de plus en plus nettement.

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Le marché du Temple, 1904.

Si l’Est parisien avait son grand marché de revente de vêtements, plus à l’Ouest, la rue de l’Ecole de Médecine concentrait de plus petits fripiers de toutes sortes : dans les années 1830, on en dénombrait plus d’une trentaine ! La proximité de cette rue avec le Quartier Latin, peuplée d’étudiants et d’artistes parfois bien désargentés, ont forgé le succès de ces friperies rive gauche.

Outre leur bas-prix, les étudiants appréciaient les friperies déjà pour leur aspect décalé par rapport à l’époque : il s’agissait, au travers de ces vêtements, de se singulariser vis-à-vis de la mode actuelle et surtout… De ses aînés ! La fripe comme instrument de distinction mode, un esprit qui va perdurer au fil des années et qui perdure encore aujourd’hui.

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La rue de l’Ecole de Médecine en 1866

Enfin au XXème siècle, les friperies les plus fréquentées se trouvent en dehors de Paris intra-muros : les puces de Saint-Ouen sont adorées pour leurs stocks en vêtements américains (très à la mode après-guerre) tandis que les marchés de Montreuil et de la Porte de Vanves deviennent cultes dans les années 1970, en pleine période hippie.

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Les puces de Saint-Ouen. Crédit photo : Mizue Hayashi

Ainsi, près de deux siècles avant nous, les parisiens appréciaient déjà les friperies, à la fois pour leurs petits prix, mais aussi pour leurs trouvailles et raretés qui permettaient à tous de dénicher une petite originalité vestimentaire.

Merci à la friperie Son et Image Vintage Store pour leurs informations complétant cet article.
Instagram :  https://www.sonetimagevintagestore.com/

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Crédit photo et Infos complémentaires : Le Carreau du Temple