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Les Catacombes de Paris, entre mystères et fantasmes

Catacombes Paris
Par Cyrielle

Notre capitale est posée sur près de 350 kilomètres de galeries souterraines, telle une immense ville sur pilotis. Ce gigantesque réseau labyrinthique s’étend sous une grosse partie de la rive gauche et quelques zones de la rive droite. Prenez votre lampe torche et suivez le guide : on vous propose une virée dans les catas… mais pas les officielles !

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Saviez-vous que les premières visites officielles des catacombes ont eu lieu dès le début du XIXe siècle ? En effet, c’est en 1806 que les premiers privilégiés ont pu chausser leurs plus beaux souliers pour descendre dans les entrailles de la capitale. Aujourd’hui, tout le monde peut visiter les catacombes dites officielles situées à Denfert-Rochereau. Longues de seulement 1,7 km, elles ne sont pourtant qu’une infime partie des 350 km de galeries que renferment la capitale, l’immense majorité n’étant en effet pas ouverte au public.

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Et c’est ici que l’aventure commence car les catacombes ont une vie parallèle, que l’on appelle “cataphilie”, depuis de nombreuses années ! Aménagement et décoration de salles, sculptures, graphes, fresques… On trouve de tout dans les catacombes, mais une motivation réunie la plupart des cataphiles : leur passion pour l’aventure et ce patrimoine souterrain méconnu.

Petite histoire de la cataphilie

Si la descente dans les carrières parisiennes est une pratique assez ancienne – en 1968, les étudiants s’en servaient par exemple pour contourner les CRS ! -, c’est dans les années 1970 et 1980 qu’elle devient un véritable art de vivre et que sa pratique se développe. Néanmoins, à partir des années 90, afin d’éviter les problèmes, la police bétonne les entrées des galeries. Les cataphiles, qui se comptaient par milliers à la fin des années 1970, ne sont plus que 300 au début des années 1990. Ceux qui restent sont passionnés. Il faut en effet contourner les CRS, les accidents et les mauvaises rencontres.

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Dans les catacombes interdites

Mais accéder aux catacombes “non officielles” n’est pas donné à tout le monde : sachez qu’il vous faudra marcher sur des centaines de mètres le dos courbé, une torche à la main, ramper, se faufiler dans des chatières où l’on peut à peine passer, traverser des galeries où l’eau monte parfois jusqu’à la taille… Honnêtement, c’est parfois l’enfer… On est à près de 20 mètres sous terre, plus bas encore que le métro et les égouts. Il y fait environ 12 degrés et le silence est roi.

C’est clairement une entrée dans un autre monde : on tombe sur d’anciens abris anti-aériens, d’anciens bunkers allemands, des ossuaires et des fontaines. Certains endroits ont une histoire vieille de plus de deux siècles, à l’exemple de la tombe de Philibert Aspairt, le portier du Val-de-Grâce qui a perdu son chemin dans les souterrains de Paris en 1793.

Au rang des espaces remarquables, notons la salle Z et ses voûtes inspirées de l’art roman. La salle Z est un lieu de prédilection pour les fêtes cataphiles, même si la fréquentation a beaucoup diminué. Un nom qui revient assez souvent également est « la plage ». Il s’agit d’une salle dont le sol est constitué de sable. Enfin, on trouve « le château », une grande salle ornée de gargouilles et composée d’une table ronde cernée par des bancs. Un château fort miniature y a été sculpté et un chandelier en fer forgé se dresse au milieu !

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Pour finir, n’oubliez pas que les catacombes ne se visitent pas comme le premier Disneyland et on ne vous conseille surtout pas d’essayer de les visiter sans être accompagnés d’un cataphile chevronné. Et même dans ce cas là, un minimum de repères et de capacités physiques sont nécessaires, pour s’en sortir… vivant !

Catacombes officielles de Paris – 1 avenue du Colonel Henri-Rol- Tanguy (XIVe)
Du mardi au dimanche de 10 heures à 17 heures, dernière descente à 16 heures
Prévoyez un peu d’attente : l’accès est limité à 200 visiteurs à la fois