
Il est l’inventeur du bleu le plus connu au monde, peintre visionnaire aux techniques insolites à mi-chemin entre la performance et le rituel, retour sur la vie et l’oeuvre d’Yves Klein.
Le Bleu de Klein
Yves Klein (1928–1962) est né à Nice dans une famille d’artistes. Si le jeune Klein peint dès son adolescence c’est la pratique du judo (en japonais : pratique de l’art) à haut niveau qui l’obsède avant tout. Alors qu’il part au Japon se perfectionner dans cette discipline, il est fasciné par l’approche nippone du monochrome, qu’il explore dès son retour en France en 1955. À cette date, il produit une série de tableaux monochromes qu’il expose au Club des solitaires à Paris, avant d’être saisi suite à un voyage à Assise, par le bleu des fresques du peintre italien Giotto. Après une carrière déçue comme enseignant de judo, sa carrière de peintre est lancée.

En 1957 commence alors “l’époque bleue”, il crée l‘IKB (International Klein Blue), une formule originale qu’il dépose à l’Institut National de la Propriété industrielle et qui deviendra sa signature.
Il s’agit pour le peintre de transformer l’invisible du cosmos en matière tangible. Le bleu représente pour l’artiste et d’autres avant lui comme Vassily Kandinsky, une forme de spiritualité à la dimension sacrée. Il est à la fois air, eau et vide.

Cette exploration autour du Bleu l’emmène jusqu’aux célèbres anthropométries. Ce terme inventé par Pierre Restany (anthropo, du grec anthropos : homme, et métrie : mesure) qualifie “la technique des pinceaux vivants” d’Yves Klein. Ce dernier utilise le corps de ses modèles, dans des performances publics pour transférer la matière sur la toile.
En 1958, ses expérimentations performatives se radicalisent. Dans la galerie d’Iris Clert, il dématérialise complètement l’objet pictural dans une exposition que l’on nommera “l‘exposition du vide” ! Comment ? En proposant aux visiteurs un espace scénique totalement immaculé, peint en blanc du sol au plafond. Une métaphore de l’absence et du vide qui marquera ses contemporains.
Toujours dans la mouvance de représenter le cosmos et tous ses éléments (l’air, le feu, la terre et l’eau), Yves Klein s’essaye à une peinture d‘or et de feu !

Les éléments de la nature se déchainent sur les toiles de l’artistes qui meurt en 1962 avant d’avoir pu tous les capturer…
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