Le monument centenaire que nous nous apprêtons à découvrir est unique en son genre. D’une part, grâce à son emplacement parfait : face à la Seine, ses magnifiques bow-windows sont tournés vers la tour Eiffel. D’autre part, il partage un point commun de taille avec les Lego, ce qui le rend absolument atypique ! On vous guide, à deux pas de la magnifique Île de la Jatte et du très connu Parc de Bécon.
Mini Taj Mahal
Ce mini Taj Mahal crée un contraste saisissant avec l’architecture plus moderne de la ville de Courbevoie. On le nomme le Pavillon des Indes, et il s’agit d’une commande princière ! Celui que l’on nommait le prince de Galles, futur Edouard VII, cherchait à montrer l’envergure de son territoire lors de l’exposition universelle de 1878. Il a donc commandé une bâtisse représentant les Indes britanniques. De fait, de 1858 à 1947, le gouvernement britannique contrôlait totalement l’Inde. Edouard VII n’était que le second empereur de ce territoire colonial, après la reine Victoria. Trois autres dirigeants se succéderont, mais seul notre protagoniste décidera d’asseoir son autorité envers l’Inde à travers une Å“uvre architecturale ! Aujourd’hui, nous appelons cela du « soft power ».
Notez que le Pavillon des Indes est totalement démontable, c’est bien là que repose son caractère insolite. Lorsqu’il a été remonté en 1915 à son emplacement actuel, le rez-de-chaussée est devenu le premier étage, et le premier étage s’est transformé en rez-de-chaussée ! Cela nous rappelle la maison de fer, qui est aussi un souvenir d’une exposition universelle.
Face à la Seine
L’architecte de ce mini Taj Mahal était Caspar Purdon Clarke. Son nom de vous dit peut-être rien, mais c’est un homme célèbre dans le milieu muséal ! De 1905 à 1910, ce Londoniens a été le directeur du Metropolitan Museum of Arts de New York.
Les dômes dorés du Pavillon des Indes, nommés plus communément « Chhatri », on retrouvé leur splendeur d’antan depuis la restauration complète du bâtiment. De fait, cet édifice aux portes de Paris n’a pas toujours été en si bonne forme. Sa structure, majoritairement en bois de mélèze, s’est affaissée avec le temps d’environ 20 cm. Si, en 1880, le Pavillon des Indes connut une première restauration, c’est celle de 2013 qui l’a totalement remis sur pied !
Aîné de la tour Eiffel
L’aîné de la tour Eiffel a connu bon nombre d’épreuves, et de propriétaires. Parmi eux, l’artiste-peintre Georges Achille-Fould. D’ailleurs, le Pavillon des Indes est encore une adresse culturelle que vous pouvez visiter sous réservation, et ce, à partir de 5 €. On y trouve également une partie « atelier » où des créations voient le jour. Si vous êtes curieux, le site officiel de la ville de Courbevoie vous présente tous les artistes, les peintres et les artisans qui y travaillent. Pour finir, nous vous encourageons à découvrir ce documentaire, relatant la restauration du Pavillon des Indes :
Pavillon des Indes, 142 Bd Saint-Denis, 92400 Courbevoie
Gare Saint-Lazare ligne J et L > Asnières-sur-Seine (30 min)
Photo à la une : Pavillon des Indes © Wikicommons