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La Closerie des Lilas, ex-QG des Années Folles

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Par sarah

“Il n’était pas de bon café plus proche de chez nous que la Closerie des Lilas, et c’était l’un des meilleurs cafés de Paris. Il y faisait chaud, l’hiver ; au printemps et en automne, la terrasse était très agréable…”, explique Hemingway dans ses mémoires. Sachez que l’auteur américain n’a guère été le seul à fréquenter ce troquet de Montparnasse et à apprécier son atmosphère si singulière.

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Il y côtoya notamment ses non moins talentueux amis d’Outre-Atlantique, Miller et Fitzgerald – qui lui fit d’ailleurs lire son manuscrit de Gatsby le Magnifique, dehors, sur la terrasse. Mais, aux tables de ce QG vieux d’un siècle et demi, se sont, plus largement, succédés grand nombre d’illustres poètes, philosophes et artistes parmi lesquels on ne manquera pas de citer : Paul Fort, Emile Zola, Paul Cézanne, Paul Verlaine, Apollinaire, Alfred Jarry, André Breton, Aragon, Picasso, Jean-Paul Sartre, André Gide, Paul Eluard, Oscar Wilde, Modigliani, Beckett, et tant d’autres…

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Pourtant, rien ne prédestinait ce café, qui n’était à l’origine qu’une vulgaire guinguette servant de relais de poste sur la route de Fontainebleau, à un tel succès. Longtemps, il fut dans l’ombre de son voisin d’en-face, Monsieur Bullier, qui animait le bal éponyme où se pressait le Tout Paris pour danser le quadrille et s’encanailler au beau milieu d’un somptueux jardin tapissé de mille pieds de lilas. Le n°171 du boulevard n’était investi par les Parisiens que pour les before et les after. En ressuscitant le nom de cette fête mémorable et en aménageant la tonnelle de son jardin, la Closerie des Lilas s’est très vite faite une réputation et s’impose alors comme le fief n°1 de tous les Montparnos.

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C’est entre ces quatre murs que Paul Fort, le premier, joue aux échecs avec Lénine. Bientôt, les mardis de la Closerie deviennent le rendez-vous incontournable des intellectuels qui se réunissent pour échanger leurs poèmes et confronter leurs opinions. Fleuron de la vie artistique et culturelle parisienne, il n’est guère étonnant qu’ici-même une dispute entre Tristan Tzara et André Breton ait littéralement mis fin au dadaïsme, donnant naissance du même coup au mouvement surréaliste.

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Paul Fort, dit le “prince des poètes”, à droite, sur la terrasse de la Closerie des Lilas, 1920. © Branger / Roger Viollet / Getty Images

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Dans l’entre-deux-guerres, le café se modernise et se dote d’un superbe style Art déco avec boiseries aux murs, bar en acajou, verres gravés aux motifs graphiques, carrelage en mosaïques, … Et aujourd’hui, même si les années ont passé, La Closerie n’en a pas pour autant perdu ses lettres de noblesse… Les âmes d’artiste se pressent chaque soir autour du piano bar et continuent d’y refaire le monde, les terrasses sont toujours pleines, mais les tarifs eux n’ont pas cessés de grimper

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Là où on pouvait s’enivrer pour trois sous, on ne mange désormais pas pour moins de 30 euros. Comptez 17-18 euros pour les cocktails, s’il vous prend l’envie d’aller revivre les années folles autour de leur réputé Royal Closerie (champagne, armagnac, mandarine impériale, coulis de fruits rouges). Vous y croiserez peut-être notre ami Renaud qui, dans son album Rouge Sang, chantait son hymne “A la Close” – où il avait élu domicile pendant ses années sombres…

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Pour plus d’infos, rendez-vous sur leur site internet.