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La petite histoire de Christian Zervos et des Cahiers d’Art

Portrait de Christian Zervos, critique d'art. Crédit photos de Une : capture d'écran Cahiers d'Art  / Tumblr
Par Lisa

A travers ses revues baptisées Cahiers d’Art, Christian Zervos a largement contribué à la connaissance et au rayonnement de l’art moderne en France et à l’étranger. Cet érudit a consacré de nombreuses monographies à de grands artistes en devenir, comme Kandinsky, Matisse ou encore Picasso

De la naissance des Cahiers

Véritable visionnaire, Christian Zervos a rapidement pris conscience du talent des artistes de son temps et a œuvré à leur reconnaissance pendant plus de 30 ans. 

Tout commence en 1926. Après une première expérience auprès de l’éditeur Albert Morancé, Christian Zervos lance sa propre revue nommée Cahiers d’Art, dédiée à l’art contemporain. Il se charge de chaque étape de la conception, de la rédaction à la fabrication. Chacun des 97 numéros de Cahiers d’Art est unique grâce au graphisme utilisé et à la mise en page mêlant texte et reproductions d’œuvres. Zervos rédige des critiques, des analyses et des reportages sur ses amis cubistes et surréalistes mais également sur l’art du monde (africain, sumérien, océanien…). 

 

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Au fil des pages, les lecteurs découvrent les œuvres de peintres encore peu connus qui feront l’art de demain : Fernand Léger, Henri Matisse, Paul Klee, Vassily Kandinsky, Piet Mondrian, Marc Chagall… En plus de mettre en avant leur travail dans ses colonnes, Christian Zervos leur consacre des monographies complètes et détaillées, utilisées aujourd’hui encore comme références. C’est le cas des nombreuses analyses “scrupuleuses et systématiques” du travail de Pablo Picasso qu’il commence dès 1932. Pour le critique d’art, le peintre des Demoiselles d’Avignon est sans conteste l’artiste le plus marquant de son siècle. 

Dans les Cahiers d’Art, on parle également de théâtre, de cinéma ou d’architecture, en présentant l’œuvre d’un certain Le Corbusier notamment. Robert Desnos, Paul Eluard et René Char y publient quelques textes, Man Ray des photos… En outre, le travail Christian Zervos offre un regard déterminant sur l’activité culturelle de l’époque ! 

Les revues de cet érudit s’exportent en Allemagne, en Suisse et aux Etats-Unis. Dès 1934, son activité lui permet également d’ouvrir une galerie d’art dans la capitale, tout comme son épouse Yvonne. La publication des Cahiers cesse toutefois pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de reprendre de manière moins fréquente à partir de 1945. Le dernier numéro est publié en 1960, après 34 ans de décryptage. 

Un musée dédié au couple Zervos en Bourgogne 

Lorsque la guerre éclate, Yvonne et Christian Zervos partent se réfugier dans une fermette achetée quelques années plus tôt dans le hameau de La Goulotte, près de Vézelay, en Bourgogne. Plus tard, ils y passent de nombreuses vacances et accueillent leurs amis artistes. À la mort du couple en 1970, l’ensemble de leur collection et des archives des revues Cahiers d’Art sont léguées à la ville de Vézelay, dans l’objectif d’y ouvrir un musée. Aujourd’hui, le musée Zervos propose aux visiteurs de découvrir entre 700 et 800 œuvres des plus grands noms de l’art, de Picasso à Giacometti en passant par Kandinsky. 

Grand nu couché, 1935 par Henri Matisse, Baltimore Museum of art

La contribution des Cahiers d’Art dans la promotion des œuvres d’Henri Matisse et des artistes du XXe siècle sera mise en lumière dans l’exposition “Matisse. Cahiers d’Art, le tournant des années 1930” au musée de l’Orangerie à partir du 1er mars 2023.

Crédit photos de Une : capture d’écran Cahiers d’Art  / Tumblr

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