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Le Paris de Marie Curie

Marie Curie
Par Caty

La célèbre scientifique qui a décroché deux prix Nobel est parisienne d’adoption. D’origine polonaise, elle débarque à Paris en 1891 pour ne plus jamais quitter la ville. Celle qui a commencé sa scolarité dans une université clandestine de Varsovie va devenir la première femme à enseigner à la Sorbonne et à être inhumée au Panthéon ! Partons sur les traces de cette immense femme de sciences à Paris.

Arrivée à Paris, rue d’Allemagne

En 1891, Marie Curie, née Maria Skłodowska, arrive à Paris. Elle est hébergée chez sa sœur rue d’Allemagne, l’actuelle avenue Jean-Jaurès. Cette dernière lui procure logement et nourriture afin qu’elle puisse étudier. Cette décision fait suite à la mort de leur mère qui voulait que l’une des deux sœurs travaille pour que l’autre puisse devenir médecin. Elle avait déjà commencé ses études au sein de l’université volante de Varsovie en Pologne, illégale puisque les femmes n’avaient pas le droit à l’enseignement supérieur.

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Maria Sklodowska à 16 ans

Une étudiante brillante qui dort rue Flatters

Comme toute intellectuelle qui se respecte, Maria Skłodowska déménage rive gauche pour s’installer dans le 5e arrondissement, rue Flatters. Elle est alors étudiante à la Faculté des Sciences de Paris et fait partie des 27 étudiantes de l’établissement. Brillante, la jeune femme obtient sa licence de physique en majorant en 1893, celle de mathématiques un an plus tard.

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Rencontre avec Pierre Curie à l’École Municipale de Physique et de Chimie Industrielles

Maria Skłodowska pense repartir en Pologne lorsqu’elle rencontre Pierre Curie, alors chercheur à l’EMPCI (École Municipale de Physique et de Chimie Industrielles), rue Vauquelin dans le 5e arrondissement. Leur point commun ? La recherche autour du magnétisme. C’est le coup de foudre. Pierre Curie la convainc alors de rester en France. Leur relation est forte puisqu’en plus d’avoir une première fille en 1897, Irène, ils travaillent, jour et nuit dit-on, dans leur laboratoire de la rue Lhomont.

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Découverte du radium rue Lhomont

Leur atelier, très vétuste, ressemble plus à une grange qu’à un laboratoire scientifique. Dépourvus de moyens à ce moment-là de leur vie, le couple Curie travaille sur le radium, jusqu’à l’obtention de leur prix Nobel de physique en 1903. Ils le partagent avec Henri Becquerel qui a découvert la radioactivité quelques années auparavant, en 1896. Ils y font surtout des expériences la nuit, malgré le froid, pour admirer les reflets du radium sur les murs. Aujourd’hui, le hangar a laissé place à un centre de recherche sur le cancer.

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Le laboratoire des Curie

Rue Cuvier, du laboratoire au musée Curie

Le couple est à l’apogée de sa gloire lorsque Pierre Curie meurt en avril 1906, peu de temps après avoir inauguré une nouvelle chaire de physique à la faculté des sciences. Il est renversé par une voiture à cheval entre la rue Dauphine et le quai de Conti : il décède sur le coup. Marie Curie, effondrée, perd à la fois son mari et son partenaire de recherche. Elle trouve malgré tout la force de reprendre la chaire de Pierre ainsi que le laboratoire rue Cuvier qu’ils avaient pu ouvrir grâce à la reconnaissance scientifique du prix Nobel.

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Le second prix Nobel de Marie Curie

Marie Curie devient la première femme à diriger un laboratoire universitaire en France et la première professeure de la Sorbonne. Le laboratoire et le bureau de Marie Curie rue Cuvier font aujourd’hui partie du musée Curie. On peut donc visiter les lieux au sein desquels la célèbre chercheuse a mené ses expériences qui lui ont valu son second prix Nobel en 1911.

Marie et Irène Curie paris zigzag

Le Panthéon

Pendant sa vie, Marie Curie a non seulement fait des découvertes essentielles dans le champ scientifique, mais a aussi été une véritable pionnière. En effet, en plus d’avoir été la première femme professeure à la Sorbonne et la première directrice d’un laboratoire, elle est également la première personne, tout sexe confondu, à remporter deux prix Nobel. Ultime reconnaissance, elle sera la première femme inhumée au Panthéon pour ses propres faits.

Décédée en 1934 à 66 ans suite à des maladies liées au contact d’éléments chimiques très nocifs et radioactifs, Marie Curie a d’abord été enterrée dans le caveau familial à Sceaux aux côtés de son mari. Les restes du couple seront finalement transférés au Panthéon en 1995, près de 60 ans après sa mort. Le corps de Marie Curie repose désormais sous la coupole dans un cercueil en plomb de 2,5 mm d’épaisseur, suite à ses pratiques scientifiques risquées liées à la radioactivité.

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