10 ans. C’est le temps qu’il aura fallu à Marion et Philippe Jacquier pour réunir la centaine de clichés présentés cet automne dans leur galerie Lumière des Roses de Montreuil. Et pour cause, la majorité des oeuvres exposées sont des clichés amateurs, voire anonymes !
Une plongée dans le quotidien des habitants de “la zone parisienne”
Ces 150 instantanés, récoltés dans les albums de famille des habitants ou récupérés auprès de photographes peu connus, nous racontent avant tout une aventure humaine et sociale. Cette aventure, c’est celle des « zonards » remisés pendant des années aux portes de Paris.
Au début du XXe siècle, à l’époque où Montmartre n’est encore qu’un maquis, la Zone correspond à la bande de terre aujourd’hui remplacée par le périphérique parisien et située à l’emplacement des anciennes fortifications parisiennes. Cet ensemble de terrains vagues dont personne ne sait quoi en faire est alors la terre d’accueil des populations les plus pauvres de la capitale, celles des chiffonniers et des familles trop pauvres pour s’offrir ne serait-ce qu’un petit appartement dans la capitale.
C’est l’histoire de ces bidonvilles aux portes de Paris qui ont accueilli jusqu’à 40 000 personnes que nous raconte cette jolie exposition qui sort des programmations habituelles. Les 150 photographies en noir et blanc exposées dans leur format original (donc pas très grande !) couvrent une période allant du début du siècle jusqu’aux années 1960. Une jolie façon de constater le quotidien pas franchement rose des milliers d’habitants longtemps installés dans ces îlots de pauvreté.
La Zone – Galerie Lumière des Roses – 12-14 Rue Jean Jacques Rousseau, 93100 Montreuil
Jusqu’au 8 décembre. Du mercredi au samedi de 14h00 à 20h00.
Métro : Robespierre (ligne 9), Bérault (ligne 1)
Photographie de Une : Photographe anonyme Vue sur la Zone vers la Porte de Clignancourt. Au loin la ville de Saint-Ouen. France, vers 1940 Tirage argentique – 18 x 13 cm Photographie publiée par le régime de Vichy en 1944 dans le livret La Zone et ses abords pour démontrer « l’aspect sordide qu’on peine à imaginer si on n’a pas eu l’occasion de la parcourir la Zone» © Courtesy Galerie Lumière des roses