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Le jour où le Président de la République est tombé d'un train en pyjama !

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Par Camille Beau

Nous sommes en mai 1920 et Paul Deschanel est à la tête de la Présidence de la République française depuis seulement trois mois. Attendu à Montbrison pour un voyage officiel, il tombera du train en marche l’y conduisant et se retrouvera seul, en pyjama, perdu en rase campagne. On vous raconte cette cocasse histoire qui, évidemment, a fait la une des journaux de l’époque.

Une chute passée inaperçue

Nous sommes dans la nuit du 23 mai 1920, à bord d’un train couchette partant de la gare de Lyon. Paul Deschanel prend congé de ses partenaires politiques pour se retirer dans sa cabine. Il a beau avoir, comme à son habitude, avalé un somnifère, il peine à s’endormir à cause de la chaleur étouffante ambiante. Il décide d’ouvrir la fenêtre à guillotine et de sortir la tête pour prendre un peu d’air frais. C’est alors qu’il vacille, bascule… et tombe du train !

Évidemment, l’homme est seul et personne ne remarque sa chute. Le Président se retrouve projeté le long des rails, au milieu de nulle part, tandis que le train continue sa route à fière allure. Par chance, il tombe sur un cheminot qui assure les rondes nocturnes. Quand Paul Deschanel lui assure qu’il est le Président de la République, le brave homme lui rit au nez. En même temps, difficile d’être crédible en pyjama, qui plus est tacheté du sang des blessures de sa chute !

Le Président démasqué

Le prenant pour un ivrogne, le cheminot conduit le Président à la maison du garde-barrière. Ce dernier, après avoir écouté le discours particulièrement éloquent de l’homme qui jure être le gouverneur de la France, est pris d’un doute. Il prévient aussitôt la gendarmerie et l’incident arrive aux oreilles du sous-préfet qui n’avait même pas remarqué que le Président n’était plus dans le train. Quelques heures plus tard, tout finit par rentrer dans l’ordre et le Président peut immédiatement reprendre ses fonctions.

A l’époque, la presse n’a pas épargné le pauvre Paul Deschanel ! Elle lui a prêté le statut de fou et l’a accusé d’une série de faits tous plus loufoques les uns que les autres : une baignade avec des canards à l’Elysée, des papiers officiels signés du nom de Vercingétorix… Pas plus détraqué qu’un autre, mais devant assumer une santé fragile, Paul Deschanel démissionnera en septembre 1920.

Edition du 25 mai 1920 du Petit Parisien

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