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La place la plus controversée de Paris

La place de Catalogne
Par Alexandre M

Direction le 14e arrondissement de Paris, à la découverte d’une place qui est une vitrine de l’architecture moderne. À la différence de nombreuses autres places dans Paris, celle de Catalogne n’a en effet « que » 29 ans d’existence mais le lieu n’en est pas moins chargé d’histoire…

Malgré sa jeune histoire, la place de Catalogne se situe dans un carrefour historique. Au sens propre bien entendu puisque la place débouche en effet sur des rues aux connotations historiques telles que la rue du Commandant Mouchotte, la rue Vercingétorix ou encore celle des Cinq-martyrs-du-lycée-Buffon. L’autre avantage géographique de cette place est qu’elle se situe à deux pas de la gare Montparnasse, l’une des plus importantes de la capitale.

À l’origine perçu comme un coin historique de Paris, le visage du quartier change radicalement à partir des années 60. À cette époque, il est en effet décidé de faire du quartier Montparnasse le centre d’affaires de la rive gauche. Les arrivées progressives de la Tour et du centre commercial conduisent logiquement à la création de bureaux. Très vite, le besoin de construire de nouveaux logements se fait ressentir. On confie donc à l’architecte Ricardo Bofill le projet de mettre sur pied des bâtiments à l’image de ce quartier “nouveau”. Un choix sensé et logique pour cet architecte espagnol, qui renoue ainsi avec la longue tradition qui unit ses compatriotes et le quartier de Montparnasse. Dans les années 40, de nombreux artistes en exil viennent en effet s’installer dans le quartier, comme par exemple Eduardo Pisano. Le nom de la place vient d’ailleurs rendre hommage à toute cette communauté autonome.

Il est donc question de deux immeubles semi-circulaires, destinés à former un complexe résidentiel, les Échelles du Baroque. Construit en 1985, le bâtiment accueille au total 274 appartements.

La place de Catalogne
Le bâtiment Échelles du Baroque vu depuis la place de Séoul ©Jacques Mossot

L’objectif de l’architecte espagnol, c’est de réconcilier le public avec l’architecture moderne, en jouant sur «la mémoire et l’inconscient collectifs». Selon lui, les Français seraient en effet nostalgiques de l’architecture classique française. Les colonnes et les frontons que l’on peut voir sur la façade des bâtiments rappellent en effet cette période architecturale. Les Échelles du Baroque sont bientôt rejoints par un autre immeuble en 1988, qui est cette fois l’oeuvre d’un Français, Maurice Norarina.

La fontaine centrale, source de critiques

La place de Catalogne est aussi reconnue pour sa fontaine située en plein centre, une œuvre que l’on doit au sculpteur polonais Shamaï Haber. Contrairement à beaucoup de fontaines que l’on peut trouver dans Paris, celle-ci n’inclut pas de sculptures ou de statues. Il s’agit seulement d’un imposant disque incliné de granit où de l’eau ruisselle en permanence. Un spectacle quotidien qui a d’ailleurs mis du temps à arriver puisqu’il n’est visible que depuis 2000… Alors que la fontaine a été crée en 1988 ! À cause de problèmes techniques ou de mauvaises appréciations dans la conception, la fontaine n’avait en effet jamais fonctionné dès son inauguration. Quant à la place en général, elle tient bon malgré les nombreuses critiques qui s’abattent sur elle depuis son arrivée.

S’il ne s’agit pas du coin le plus prisé de Paris, le lieu est cependant propice aux belles photos. Par exemple, si vous vous placez derrière la fontaine et en direction de la rue du Château, vous pouvez apercevoir au loin une certaine Dame de Fer

 

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