
Aller au restaurant, c’est un plaisir que l’on sous-estime parfois trop souvent. Sortir de son cadre habituel pour découvrir une nouvelle cuisine, plonger dans l’atmosphère si particulière de cet établissement dont on a tant entendu parler, passer la porte de cette intrigante adresse que l’on n’avait jamais remarquée ou s’asseoir à cette table de ce lieu que l’on connaît si bien… les raisons d’une virée au restaurant peuvent être nombreuses. Même les célébrités ont leurs petites habitudes, notamment quand il s’agit d’un restaurant. Les bonnes adresses ne manquent pas à Paris et certaines sont réputées pour avoir accueilli et servi des grands noms de la scène artistique, sportive ou politique…
L’histoire d’une affaire familiale devenue l’adresse du tout-Paris
Le quartier des Halles est réputé pour avoir été par le passé “le Ventre de Paris”, l’endroit où l’on trouvait tout ce qu’il faut pour se ravitailler au XIXe siècle grâce aux nombreux étals de commerçants. Si les emblématiques pavillons en verre et métal signés Victor Baltard ne sont plus là et que le visage du quartier a bien changé, le centre des Halles reste un endroit très dynamique et prisé des commerçants et des restaurateurs. À 5 minutes à pied du centre commercial et de sa désormais célèbre Canopée se trouve par exemple un établissement historique de Paris : le Petit Bouillon Pharamond. Un restaurant dont l’histoire remonte à 1832, lorsque la famille Pharamond choisit la capitale et son “ventre” pour faire découvrir les spécialités normandes à la clientèle parisienne. Très vite, l’adresse se taille une solide réputation et ni le les grands travaux de rénovation ni le changement de nom pour “À la Petite Normandie” ne viennent entacher ce succès. La consécration vient même en 1898, lorsque le restaurant est redécoré en vue de l’Exposition universelle de Paris et devient Pavillon de la Normandie pour l’événement de 1900. Une formidable destinée, dont il subsiste heureusement quelques traces, comme les décors intérieurs qui mêlent habilement boiseries, miroirs peints et pâtes de verre, où planent encore les ombres de quelques clients célèbres comme Clémenceau ou Hemingway. Car oui, bon nombre de grands noms, jusqu’à François Mitterrand et Coluche, ont goûté aux délices de la maison.

Une décoration plus qu’immersive dans le Paris de la Belle Époque
Derrière les raisons d’un tel succès, il y a bien évidemment un point mentionné plus haut : la décoration de l’établissement. Pour ceux qui ont toujours rêvé de vivre dans le Paris de la Belle Époque, c’est bien au 24 rue de la Grande Truanderie qu’il faut se rendre. Avant d’entrer, on ne peut être que subjugués par l’ancienne bâtisse normande encore perceptible, qui se distingue des établissements qui l’entourent. Et que dire une fois à l’intérieur, devant la décoration forcément chargée, des miroirs entourés de mosaïques aux banquettes en velours rouge capitonnées en passant par l’escalier tout en courbes qui s’élance à l’étage. Car une autre raison de succomber au charme du Petit Bouillon Pharamond, c’est la présence de plusieurs étages et notamment de salons privés : pour profiter encore mieux de cette décoration tellement représentative et digne de la fin du XIXe siècle, mais plus au calme. Au total, ce lieu unique sur trois étages fait à lui seul 400m2, auxquelles s’ajoutent 55 places en terrasse exposée aux rayons du soleil, et 4 salons privatisables au deuxième étage. Un charme intact, encore plus depuis l’arrivée aux manettes de Benjamin Moréel et Christopher Préchez, deux amoureux de la restauration déjà investis dans de nombreux projets (Café de mars, Little Georgette) qui ont décidé de reprendre l’institution, pour en faire un lieu attrayant au charme inéluctable, avec une cuisine bistrotière soignée et accessible.

Des mets classiques et savoureux à petits prix
Car la décoration, c’est bien, mais on vient aussi au Petit Bouillon Pharamond pour régaler notre estomac. Fidèle à l’histoire tripière du bouillon normand, la cuisine se veut sans prétention et s’attache à proposer des produits du terroir méticuleusement sourcés. Les grands classiques sont toujours là , comme l’œuf mimosa (1, 90€), les escargots de Bourgogne (6,90€), le filet de hareng, pommes grenailles à l’huile (4,80€), le bœuf bourguignon et coquillettes (10,90€), les historiques tripes à la mode de Caen (10,90€) ou encore la chiffonnade de rosbif froid, accompagnée de sa sauce tartare et de ses frites (10,90€). Côté desserts, que l’on opte pour le trou normand, la mousse au chocolat, la crème brûlée ou le financier fraise-basilic, aucun de ces plaisirs parfaits pour conclure le repas n’excède 5€. Une bonne nouvelle pour le porte-feuille, preuve qu’il est encore possible en plein cœur de Paris de se régaler dans un lieu d’exception sans avoir peur de payer la facture à la fin.
Le Petit Bouillon Pharamond
24 rue de la Grande Truanderie
75001 Paris
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Image à la une : Petit Bouillon Pharamond © Pierre Lucet-Penato