fbpx

Comment dater un immeuble parisien ? Voici 5 astuces pour reconnaître le style et l'époque des façades !

Immeubles Paris © Adobe Stock
Par AxelleC

En vous baladant dans Paris, vous vous êtes sûrement déjà demandé : de quand date cet immeuble ? Il est vrai qu’entre Renaissance, Haussmannien, Art Nouveau ou encore Art Déco, notre capitale est d’une diversité architecturale incroyable… Et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver ! On vous révèle donc 5 astuces pour apprendre à faire la différence.

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l

1. Savoir se repérer dans Paris

Connaître l’histoire du quartier dans lequel on se trouve est le meilleur atout pour dater un immeuble. Par exemple, le Marais possède de nombreux édifices d’avant le XVIIIe siècle, alors que ceux situés dans les arrondissements extérieurs (du 12e au 20e arrondissements) ont été majoritairement construits à partir du XIXe siècle. Cette carte réalisée par BatiParis l’illustre très bien, en indiquant les différentes périodes de construction des immeubles parisiens. Ainsi, on se rend immédiatement compte que l’on a plus de chance de tomber sur une façade Renaissance dans une petite ruelle du 4e arrondissement que sur une grande avenue du 15e !

BatiParis

2. Remarquer les encorbellements

En effet, ces saillies qui étaient très présentes au Moyen-Âge et à la Renaissance (pour payer moins d’impôts au sol et gagner en surface en hauteur) ont été interdites en 1667 pour des raisons de sécurité et de salubrité. Cette réglementation est en vigueur jusqu’en 1882, puis les saillies ont été à nouveau autorisées à condition d’être situées à plus de 6 mètres du sol. Ainsi, une façade avec un encorbellement à moins de 6 mètres du sol datera d’avant 1667, alors qu’une façade avec un large balcon ou une loggia au-dessus de cette limite datera forcément d’après 1882 !

Impasse des Arbalétriers

3. Identifier les matériaux

Le plâtre a été principalement utilisé pour recouvrir des façades : d’abord celles à colombages au XVIIe siècle, car suite au tragique incendie de Londres en 1666 le roi Louis XIV a imposé qu’en France toutes les maisons à pans de bois soient recouvertes de plâtre qui résiste au feu, puis dans les anciens villages annexés à Paris en 1860 également pour protéger.

La pierre de Saint-Maximin, puisée dans les carrières de l’Oise, a été utilisée du milieu du XVIIIe siècle au début du XXe siècle. Au début réservée aux hôtels particuliers et aux monuments prestigieux comme le Louvre, l’École militaire ou le palais Bourbon, son utilisation a été étendue aux immeubles locatifs sous le Second Empire.

immeuble haussmannien

La brique, la céramique et le carrelage ont été utilisés au tournant du XXe siècle. On les retrouve particulièrement dans les mouvements Art Déco et Art nouveau mais aussi dans les anciens quartiers ouvriers de Paris. Avant eux, seul le style Louis XIII assortissait les matériaux pour des raisons ornementales en utilisant la pierre, la brique et l’ardoise au XVIIe siècle.

Immeubles en brique
À gauche, cet immeuble situé au 8 rue de Prague (12e arr.) est typique des constructions bon marché et ouvrières du début du XXe siècle. À droite, la place Dauphine emblématique du style Louis XIII au XVIIe siècle. Les deux immeubles utilisent la brique.

Le béton et le verre ont été surtout utilisés aux XXe et XXIe siècles, remplaçant la pierre de taille (très coûteuse) dans les années 1940-1950. Aujourd’hui, la plupart des immeubles sont construits avec ces matériaux, ou alors en moellon, une pierre calcaire plus tendre et moins chère que la pierre de taille.

Le Paquebot

4. Observer les toits

À Paris, un toit à pignon sur rue est typique des plus anciennes maisons parisiennes (comme les 11 et 13 rue François Miron), un toit gris foncé en ardoise est plutôt caractéristique des constructions du XVIIIe siècle, alors qu’un toit gris clair en zinc date souvent du XIXe siècle et, qu’enfin, un toit-terrasse est typique d’une construction du XXe ou XXIe siècle.

Toits de paris
© Xavier D’Abrigeon

5. Arpenter la rue François Miron

Cette rue emblématique du 4e arrondissement est à elle seule un condensé parfait des différents types d’architecture que la ville a connu au fil des siècles. Entre les numéros 2 et 12, vous verrez des édifices des années 1730 représentatifs de l’architecture en vigueur sous Louis XV : une façade sobre mais travaillée, des fenêtres courbées avec des garde-corps en fer forgé raffinés et rez-de-chaussée haut à arcades.

8 rue François Miron

Aux n° 11 et 13, vous pourrez admirer deux habitations à colombages dotées d’un toit à pignon sur rue, datant du XVIIe siècle, qui reprennent la structure typique des maisons populaires du Moyen-Âge.

11 et 13 rue François Miron

Au n°82, arrêtez-vous devant l’hôtel particulier du Président Hénault. Il témoigne de l’architecture “haut de gamme” du XVIIIe siècle : une ferronnerie florissante, des sculptures de façades en pierre, une porte cochère majestueuse et des fenêtres hautes.

Hôtel du président Hénault

Enfin, juste en face, se dévoile un ensemble d’immeubles de rapport du XIXe siècle, entrecoupés de quelques anciennes maisons du XVIIe siècle, reconnaissables à leur étroitesse (comme aux n° 31 et 33). Entre temps, on sera passé par quelques immeubles modernes du XXe siècle tels que le n° 52 que vous n’aurez pas de peine à dater !

Rue François Miron

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l

Crédit photo de couverture : Immeubles Paris © Adobe Stock

À lire également : Pour en savoir plus sur les immeubles parisiens, suivez notre visite insolite du Paris d’Haussmann !

A. C.