
Ce n’est seulement qu’à partir de la seconde moitié du 19ème siècle que les premières boucheries chevalines ont vu le jour à Paris. Avant cela, il était non seulement impensable, mais même illégal, de consommer de la viande de cheval. Mais, les mentalités ont fini par évoluer et l’hippophagie s’est progressivement ancrée dans les mÅ“urs. Légalisée par ordonnance en 1866, cette nouvelle pratique alimentaire est particulièrement bien accueillie par les Parisiens. Souffrant de la famine suite à l’invasion prussienne, ils voient, dans l’arrivée des boucheries chevalines, l’opportunité d’acheter leur viande deux fois moins chère, avec un apport énergétique supplémentaire.
Les boucheries chevalines profilèrent dès lors à vitesse grand V. Pour les différencier des boucheries classiques, elles se parent de décors pour le moins caractéristiques. Les devantures sont reconnaissables à leur peinture et leurs mosaïques rouge vif, aux têtes de chevaux en laiton, aux sabots et aux néons surplombant les enseignes. Particulièrement répandues dans le 19ème arrondissement, on dénombre au total près de 311 boucheries chevalines en 1905, auxquelles s’ajoutent pas moins de 200 étals sur les marchés.
Aujourd’hui, nombre de ces boucheries ont disparu, remplacées par des boutiques de chaussettes, des épiceries ou encore des sandwicheries… Seule une dizaine d’échoppes sont encore en activité. Mais, Paris compte encore de nombreux vestiges de cette époque. Zoom en images sur les plus belles boucheries chevalines dont on peut encore admirer les devantures d’origine :





