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La Cité internationale universitaire, un monde de savoirs au sud de Paris

La Cité internationale universitaire de Paris - © Patrick Giraud

Au sud de la capitale, l’immense Cité internationale universitaire de Paris regroupe 40 maisons de pays différents au sein d’un vaste parc situé dans le 14e arrondissement. Créé après la Grande Guerre dans une visée pacifiste, ce vaste lieu de savoir réunit étudiants, chercheurs, artistes et sportifs du monde entier pour échanger sur les thématiques les plus diverses.

Un projet pacifiste

C’est au début des années 1920 que germe le projet de créer une résidence pour des étudiants venus du monde entier au sein de la capitale française. Cela s’inscrit dans les préoccupations pacifistes des différents États, alors traumatisés par la brutalité de la Première Guerre mondiale. À l’origine de sa fondation, on compte André Honnorat, ministre de l’Instruction publique, et Paul Appell, recteur de Paris.

Construction de la Maison internationale, Cité internationale universitaire de Paris, 14e arrondissement, vers 1930. DR
Construction de la Maison internationale, Cité internationale universitaire de Paris, 14e arrondissement, vers 1930. DR

Le projet répond aussi à une politique hygiéniste, qui soulève de plus en plus les questions du logement et de la santé chez les étudiants, à une époque durement touchée par la tuberculose. Ainsi, un service médical de prévention voit le jour dans cette nouvelle Cité universitaire, composée de plusieurs chambres avec des salles d’eau, et d’un vaste espace vert tout autour. Le lieu a ainsi pour ambition « d’offrir à des étudiants français et étrangers des conditions de logement et d’études de qualité, mais également un cadre de vie propice aux rencontres et aux échanges multiculturels quotidiens ».

Les débuts d’une Cité étudiante

Pour la construction de cette Cité, le terrain est choisi au sud de la capitale, sur la ceinture de l’enceinte de Thiers datant de 1845. Sa surface comprend 9 hectares, sur laquelle vont s’étendre des jardins et des terrains de sport. La première résidence pour étudiants ouvre ainsi ses portes en 1925 grâce à l’industriel philanthrope Émile Deutsch de la Meurthe, qui souhaite y créer des « hameaux-jardins » permettant d’accueillir 350 étudiants précaires dans des « logements salubres et aérés encadrés de verdure ».

La Cité internationale universitaire - © Vinicius Pinheiro
La Cité internationale universitaire – © Vinicius Pinheiro

Deux ans plus tard, la moitié du terrain est occupée par 19 maisons construites dans une architecture éclectique, qui incarne le projet internationaliste de la Cité. On compte alors 2 400 résidents qui représentent 52 nationalités : la Maison internationale se trouve au centre, entourée de la Fondation Biermans-Lapôtre, la Maison des étudiants canadiens, le Collège d’Espagne, la Maison du Japon, la Maison de l’Argentine, le Collège néerlandais, ou encore la Fondation suisse. En revanche, pour respecter la laïcité voulue dans l’école française, aucun lieu de culte n’y est fondé.

La maison de Belgique - © Patrick Giraud
La maison de Belgique – © Patrick Giraud

Dès les années 1930, le nombre de résidents s’accroît, si bien que la Cité s’étend pour recouvrir plusieurs hectares en 1930. Mais l’activité est mise en arrêt sous la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’elle est occupée par les armées allemandes, puis américaines, qui dégradent fortement les bâtiments.

Une résidence de 34 hectares

À la Libération, la Cité est laissée dans un piteux état. Celle-ci lance alors une vaste campagne de restauration sous la nouvelle direction de Raoul Dautry. De nouveaux chantiers de construction sont alors menés par les architectes Charlotte Perriand, Lucio Costa ou Le Corbusier, avec 12 maisons établies dans les années 1950, puis 5 autres dans les années 1960, permettant d’atteindre 5 500 lits dans la résidence.

La maison de Grande-Bretagne - © Patrick Giraud
La maison de Grande-Bretagne – © Patrick Giraud

La Cité aurait dû s’étendre davantage, mais la construction du boulevard Brune va contrarier le projet, empêchant l’utilisation de 2 hectares supplémentaires. La Maison des élèves ingénieurs Arts et Métiers est alors divisée en deux bâtiments de part et d’autre de la voie, et de nombreux projets d’équipements sportifs sont finalement avortés. Des chantiers sont alors lancés hors les murs, comme les résidences Lila et Quai de la Loire, inaugurées en 2007 dans le 19e arrondissement.

Un monde de savoirs

Malgré l’impossibilité de s’étendre, de nouveaux travaux reprennent au cÅ“ur de la Cité. En 2013, celle-ci accueille ainsi la Maison de l’Inde dans un bâtiment entièrement construit en bois sur sept étages, le seul de la sorte en France. L’année suivante, une convention autorise trois nouveaux pays à édifier leur maison sur le parc, le premier engagé étant la Corée du Sud. Aujourd’hui, avec ses 5 600 lits, la Cité internationale universitaire de Paris demeure le plus important lieu d’accueil des étudiants et chercheurs étrangers d’ÃŽle-de-France, rassemblant 141 nationalités différentes.

La Cité internationale universitaire entourée de son parc. DR
La Cité internationale universitaire entourée de son parc. DR

Au-delà de sa résidence, celle-ci mêle différents espaces constitués de bibliothèques, de théâtres, de salles d’expositions, d’ateliers d’artistes, d’aménagements sportifs ou de restaurants. Une véritable vie communautaire s’y développe, animée par des performances, des concerts, des conférences, des projections de films et des représentations dans ses multiples théâtres. Un lieu unique dans le paysage parisien, qui a été récompensé d’une première étoile au Guide vert Michelin, en 2015.

Cité internationale universitaire de Paris
17 boulevard Jourdan, 75014 Paris

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Image à la une : La Cité internationale universitaire de Paris – © Patrick Giraud

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