Argenteuil, la Grenouillère, Giverny, Rouen… Ces communes françaises ont deux points communs : se trouver en bord de Seine et avoir compté pendant un temps comme habitant le père de l’impressionnisme, Claude Monet. Le peintre des nymphéas, dont l’œuvre s’admire dans les plus grands musées du monde et affole encore le marché de l’art, a passé sa vie à représenter le fleuve. Les reflets de la lumière sur l’eau, à toutes les heures et toutes les saisons, sont devenus l’un de ses motifs de prédilection. Nous vous proposons de découvrir les sept lieux de vie immortalisés par l’artiste où la Seine coule des jours paisibles…
1 – Paris : là où tout commence
Oscar-Claude Monet restera toute sa vie profondément lié à la ville de Paris, qui l’a vu naître cet automne 1840, au 45 de la rue Lafitte. Il y apprend la peinture à l’Académie Suisse, située au Quai des Orfèvres. Ses plus grandes amitiés se forment à la capitale où il rencontre ses compagnons de couleurs : Renoir, Sisley, Bazille, Pissarro ou Cézanne. C’est également à la mairie du VIIIème arrondissement qu’il dit “oui” à sa première épouse, Camille Doncieux en 1870.
Bien que la majeure partie de sa vie se soit passée loin de l’effervescence parisienne, Claude Monet ne pouvait renier la capitale et ses marchands d’art, où étaient organisés Salons et expositions. C’est d’ailleurs au 35 boulevard des Capucines que se déroule la première exposition impressionniste le 15 avril 1875, dans l’atelier du photographe Nadar.
2 – L’enfance au Havre
Alors que le petit Oscar-Claude entre dans sa cinquième année, la famille Monet décide de quitter Paris pour rejoindre l’embouchure de la Seine au Havre (Seine-Maritime). Le jeune dessinateur en herbe y fait la rencontre du peintre Eugène Boudin, qui l’initie à la peinture, et l’encourage à continuer dans cette voie. En 1858, Claude Monet envoie sa première toile à l’exposition organisée par la municipalité. Attaché à la ville de son enfance, le peintre y fait plusieurs séjours, notamment en 1872 et 1883.
3- Les baignades à la Grenouillère
En 1869, le jeune peintre pose ses valises et son chevalet à Bougival (Yvelines) où il travaille avec son ami Auguste Renoir. Située à quelques kilomètres de la capitale, la Grenouillère est la destination favorite des parisiens qui viennent s’amuser à la guinguette, profiter de promenades en barque sur la Seine et se balader. Les fondements de l’impressionnisme sont inventés sur ces berges, où Monet, installé en extérieur, tente de représenter la lumière des belles journées d’été.
4- Au fil de l’eau à Argenteuil
De retour d’Angleterre où il s’est exilé au moment de la guerre, l’artiste se confectionne un bateau-atelier qu’il fait voguer à Argenteuil (Val-d’Oise). Au milieu du fleuve, il peut observer et s’approcher au plus près des régates, nombreuses à passer par là. Il installe sa petite famille dans une maison dotée d’un grand et agréable jardin où ils logent pendant six ans, jusqu’en 1878. Pendant cette période, Claude Monet peint près de 260 toiles, inspirées par la dualité créée par la modernité des chemins de fer et la nature. La maison que le peintre occupait devrait d’ailleurs bientôt ouvrir en musée !
5- Une fleur se fane à Vétheuil
Consciemment ou pas, Claude Monet vit au fil de l’eau et ne saurait s’éloigner trop longtemps de son motif pictural favori. En 1878, il arrive avec Camille et ses deux enfants à Vétheuil (Val-d’Oise) où ils habitent désormais avec les Hoschedé, des amis de la famille. Ernest Hoschedé, mécène et collectionneur d’art, est en pleine faillite.
Camille, rongée par un cancer et jamais remise de son second accouchement, décède le 5 septembre 1879.
6- Au jardin des nymphéas
Âgé de 43 ans, le père de l’impressionnisme se fixe finalement dans le charmant village de Giverny (Eure) avec Alice Hoschedé, sa nouvelle épouse. Il loue puis fait l’acquisition d’une grande bâtisse, devenue aujourd’hui une véritable attraction touristique. Là-bas, sa deuxième passion se réveille : le jardinage. Inspiré par les estampes japonaises qu’il collectionne, il crée son propre bassin en détournant l’eau de la rivière voisine. Toujours aussi fasciné par les reflets de l’eau, son étang et ses nymphéas deviennent ses motifs de prédilection jusqu’à son décès.
7- Les séjours à Rouen
En 1892 et 1893, Monet fait des séjours de plusieurs mois à Rouen (Seine-Maritime). Cette fois-ci, le peintre se détourne de la nature pour observer l’évolution du jour et les jeux de lumière sur l’impressionnante cathédrale. Habitué au plein air, il s’installe d’abord sur le parvis de l’édifice, avant de chercher un meilleur point de vue. Il trouve refuge dans le salon d’essayage de la maison Fernand Lévy, située juste en face. Un paravent est même installé pour dissimuler le peintre ! Les clientes, quelque peu indisposées par sa présence dans la pièce, en sont à l’origine…
Lisa Back
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