On passe devant tous les jours, on y habite et/ou on y travaille et on pense les connaître… Pourtant les immeubles parisiens sont bien plus complexes qu’ils n’y paraissent ! Pas question de vous refaire l’histoire de l’architecture parisienne du Moyen-Âge à nos jours (quoique, c’est un sujet qui nous tente bien…) mais plutôt de mettre un coup de projecteur sur quelques détails architecturaux typiquement parisien. Qu’ils soient utiles ou purement esthétiques, on vous explique le pourquoi du comment en cinq (petites) leçons !
Leçon n°1 : le chien-assis
Les chiens-assis, présents aux derniers étages des immeubles
À moins d’habiter dans les fameuses chambres de bonnes ou tout simplement au dernier étage d’un immeubles parisiens, haussmannien ou pierre de taille, vous n’avez sans doute jamais côtoyé ce drôle d’animal. Le chien-assis est en fait l’appellation donnée aux fenêtres placées dans le toit des immeubles. Elles peuvent être soit en retrait, soit en saillie du toit et permettent donc de ventiler et d’apporter un maximum de lumière malgré l’inclinaison du mur qui suit la pente du toit. Pour les plus chanceux, c’est le haut de la fenêtre qui est alignée avec le toit, créant ainsi un renfoncement dans le toit au niveau du bas de la fenêtre qui se transforme aisément en petit balcon pour profiter des beaux jours !
Leçon n°2 : la porte cochère
Une porte cochère parisienne
Des portes cochères, on en croise à chaque coin de rue à Paris. Ces belles portes imposantes typiques de l’architecture haussmannienne, sont en général larges de 2.6 mètres et hautes de 3.5 mètres. Mais pourquoi les appelle-t-on les portes cochères ? Elles tiennent tout simplement leur nom de leur usage initial qui date du 19ème siècle : permettre l’entrées aux voitures à cheval et aux calèches dans les immeubles où résidaient des habitants aisés qui pouvaient se payer les services… d’un cocher !
Leçon n°3 : le chasse-roue
Un chasse-roue
Peut-être avez-vous déjà manqué de tomber sur ces gros objets bizarres fixés au sol. Ces grosses bornes, plutôt laides et encombrantes, étaient pourtant très utiles aux parisiens d’antan. Il faut s’imaginer que les rues étaient envahies par des calèches qui circulaient sur la voie publique. Pour éviter de se faire écraser, les habitants trouvaient donc refuge près des chasse-roues qui bloquaient le passage aux différents véhicules. Ces objets empêchaient aussi les anciennes voitures d’endommager les murs et portes cochères des maisons. En gros, c’était une manière de replacer les charrettes “dans le droit chemin”.
Leçon n°4 : le toit-dôme
Les dômes en guise de toits pour certains parisiens
Les toits parisiens font partie du patrimoine de notre ville : ces nuances de gris clairs ou de gris anthracites, grâce au zinc et à l’ardoise, à perte de vue… Mais si vous levez un peu plus le nez, vous remarquerez qu’il existe plusieurs sortes de toits parisiens, dont le toit-dôme qui coiffe parfois les immeubles d’angle. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces ornements ne respectent pas les règles haussmanniennes telles que définies originellement. En fait, les dômes font leur apparition à la toute fin du 19ème siècle, avec l’émergence de l’Art Nouveau en 1895, annonciateur d’une liberté de création retrouvée. C’est aussi ce qui explique la diversité au sein même des toits-dômes : ardoises rectangulaires ou en écailles de poisson, zinc, béton, cuivre, plomb… tous les matériaux peuvent être utilisés pour leur construction. Il existe même à Paris deux toits-dômes dorés à l’or fin : ceux des Invalides et de l’Institut de France !
Leçon n°5 : l’étage-noble
L’étage noble pour les plus chanceux (les plus riches)
Les boutiques ont toujours fleuri au rez-de-chaussée des immeubles parisiens (excepté dans les quartiers extrêmement bourgeois), et le premier étage ou entresol servait souvent de remise où les commerçants pouvaient ranger leurs stocks. À l’inverse, le deuxième étage était réservé aux familles les plus fortunées. Considéré comme “l’étage noble” des immeubles haussmanniens, il devait leur éviter de grimper trop de marches, à l’époque où les ascenseurs n’existaient pas encore, tout en leur donnant assez de hauteur pour dominer les rues parisiennes. Balcon et belle hauteur sous plafond : les plus riches pouvaient donc bénéficier d’un appartement bien plus luxueux que leurs voisins !