
Lors d’une balade vers la porte de Champerret, on est forcément attiré par le clocher détonant atteignant 72 mètres – le plus haut de Paris – érigé sur l’église Sainte-Odile. D’apparence assez surprenante, cette église bâtie dans les années 1930 est un mélange entre tradition et modernité architecturale. Petit tour du propriétaire.
Une architecture étonnante
L’architecte mobilisé, Jacques Barge, était chargé d’édifier un lieu de culte pour les nouvelles habitations occupant les zones de fortifications. D’inspiration byzantine et prenant pour modèle la Sainte-Sophie de Constantinople, l’église Sainte-Odile est pourvue de trois coupoles qui ne sont visibles qu’en hiver, car cachées le reste de l’année par les arbres du square attenant. L’aspect extérieur de l’édifice, en béton armé et recouvert de briques appareillées, peut déplaire à certains, mais l’intérieur présente d’impressionnants vitraux, et de superbes sculptures et verrières.
Un clocher unique en son genre
Mais la particularité principale de cette église est sans doute son clocher à ailettes, dont la taille et l’aspect lui donne des airs de minaret. Unique à Paris, il est en fait une interprétation des campaniles italiens parmi lesquels on peut citer la tour de Pise ou la tour de la place Saint-Marc de Venise. Ce clocher saisissant est séparé du reste de l’édifice, cela pour une bonne raison : pourvu de 26 cloches, il risquerait de mettre à mal l’ossature de l’église quand le carillon sonne.
Pour la petite anecdote, lors de la construction de Sainte-Odile, l’artisan chargé de l’ornementation du choeur fut hébergé, avec sa famille, pendant quinze ans dans le clocher afin de travailler comme les artisans au Moyen-Âge… mais en 1930 !
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