Alors que la guerre franco-prussienne fait rage depuis près de deux mois, Napoléon III capitule à Sedan le 2 septembre 1870 et entraîne dans sa chute celle du régime, marquant ainsi la proclamation de la République. L’armée prussienne et ses alliés déferlent sur le Nord de la France et entament alors une campagne vers Paris dans le but de mettre la ville sous siège.
Bien heureusement pour la capitale, les fortifications de Thiers sont en place depuis 1840 et la défense de Paris est assurée par 94 bastions et 17 forts (dont 3 à Saint-Denis) disséminés sur un mur d’enceinte continu attenant à un fossé. La défaite de l’armée française était considérée comme impossible, c’est donc dans la précipitation qu’a été organisée la défense de Paris. Mais, grâce à un effort colossal de travaux de défense, Paris est passée en quelques semaines du statut de ville hors d’état de se défendre à véritable place fortifiée.
Côté personnel, 400 000 hommes, aux valeurs combatives très variées, seront réquisitionnés au total durant toute la durée du siège, parmi lesquels 3/4 d’entre eux n’ont pas reçu une formation militaire. Les Allemands, de leur côté, disposent de 150 000 hommes mais se chiffre va s’accroître progressivement à 400 000. Dès le 17 septembre, l’encerclement de Paris commence.
De septembre à janvier, pendant que les batailles s’enchaînent au sud et à l’est de Paris, les Parisiens sont reclus au sein de leur ville, coupés du reste du pays. Devant affronter d’une part un très rude hiver (jusqu’à -12° en décembre), ils font également face à un retard du rationnement des denrées. Ainsi, la nourriture étant de plus en plus prisée, les prix ne cessent de monter et la malnutrition augmente. Après avoir abattus des chevaux, les habitants sont réduits à consommer du chien, du chat, et même du rat. On en vient même à tuer les animaux du Jardin des Plantes pour subsister et on commence d’ailleurs à servir de l’antilope, du chameau, et de l’éléphant dans les restaurants de luxe. Victor Hugo relatera d’ailleurs ce sombre épisode dans Choses vues : “Ce n’est même plus du cheval que nous mangeons. C’est peut-être du chien ? C’est peut-être du rat ? Je commence à avoir des maux d’estomac. Nous mangeons de l’inconnu.”
Si les Parisiens échappent à une épidémie majeure, la misère et les privations font doubler le taux de mortalité. Fort heureusement, le cessez-le-feu intervient le 26 janvier 1871 et la paix s’installe. Seule une occupation symbolique des Champs-Élysées par les Allemands sera accordée par Thiers. Mais, malheureusement, le calme ne sera que de courte durée puisque le 18 mars sonnera le début de la Commune de Paris…
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