Le french cancan est indéniablement la danse qui a fait tourner le plus de têtes à Paris. C’est une femme qui en est à l’origine, et c’est que ce n’est pas n’importe laquelle. Surnommée La Goulue, elle était sur toutes les lèvres de son vivant et continue encore de faire parler d’elle aujourd’hui.
Une personnalité comme ça, ça ne s’invente pas. Née en 1866 à Clichy La Garenne, elle va marquer plusieurs générations grâce à son caractère bien trempé et ses jambes (souvent) écartées. Déjà toute petite, Louise Weber alias La Goulue fait scandale : elle arrive à sa communion en chaussons et tutu ! Cette anecdote traduit bien tout l’amour et la passion que porte cette femme pour la danse dès son plus jeune âge.
Après avoir enchaîné les petits boulots, elle commence à danser dans une revue en 1885. Épaulée par la danseuse et chorégraphe Céleste Mogador, La Goulue fait ses premiers pas au Moulin de la Galette, à l’Elysée-Montmartre et bien sûr au Moulin Rouge. C’est à ce moment là qu’elle lance le french cancan. Imaginez cette drôle de jeune femme danser le quadrille dans le tourbillon des volants de sa jupe, laissant entrevoir sa culotte ! Elle pousse la provoc’ encore plus loin en faisant virevolter les chapeaux des hommes avec sa pointe de pied… Dans le même esprit, son surnom vient du fait qu’elle s’enfilait les fonds de verres du public une fois les clients partis !
Après avoir bien profité du Tout Paris, rencontré la fine fleur de l’époque (Toulouse Lautrec, Victor Hugo, Auguste Renoir…) et acheté son appartement dans le 18ème, elle devient dompteuse de lions. Quelques années plus tard, blessée et lasse, elle préfère traîner dans les bistrots de Montmartre, où tout le monde la reconnaît encore…
Elle meurt le 29 janvier 1929, alcoolique et seule. Il aura fallu attendre 1992 pour que le maire Jacques Chirac décide de transférer son corps au cimetière de Montmartre…où elle repose à jamais.