Ces bateaux bordent les rives de la Seine, et il nous arrive bien souvent d’admirer les péniches habitées lors de promenades le long des quais. Petit retour en arrière, lorsqu’elles remplissaient encore leur fonction première !
La péniche : une histoire de sémantique
Dans le petit monde du transport fluvial, on privilégie le terme « bateau » plutôt que celui de péniche. Ce dernier est entré tardivement dans la langue courante ; le mot puiserait ses origines dans le terme « pinasse », qui désigne un petit bateau en pin et se serait progressivement transformé en « péniche » pour désigner une petite barge.
Même si le terme n’arrive en France qu’au début du XIXe siècle, c’est au Moyen-Âge que l’on observe les premiers véhicules fluviaux sur la Seine. Les péniches étaient en bois, transportaient d’un point à l’autre des marchandises puis étaient détruites après un usage unique. Les matériaux étaient ensuite revendus pour la charpente ou le chauffage. Les péniches étaient alors construites selon deux standards : le gabarit « Becquey » et le gabarit « Freycinet » à partir de 1879 avec la loi Freycinet qui impose aux bateaux une longueur de 40 mètres pour une largeur de 5 mètres.
Avant le XIXe siècle, les péniches n’avaient aucun moyen d’avancer seules, elles étaient donc tractées par une corde tirée par des animaux – chevaux ou bœufs, technique plus connue sous le nom de halage. Au XXIe, Eugène Bourdon invente le « touage », permettant de tracter cette fois un ensemble de péniches reliées à un toueur, sorte de bateau emportant l’ensemble.
Un rôle commercial important
Ces bateaux permirent en premier lieu le développement économique de zones isolées qui en l’absence de route n’étaient jusqu’alors que très peu desservies. De la même façon, ils permettent à la capitale d’être approvisionnée de provinces beaucoup plus éloignées et à moindre coût.
Durant la seconde moitié du XXe siècle, avec l’apparition du chemin de fer dans les années 1970, le trafic fluvial chute brutalement. En 2000, il ne représente plus que 5% du commerce d’Île-de-France. Depuis quelques années cependant, le trafic routier sature et l’on recommence à se tourner vers la Seine, moins polluante et bruyante. En 2008, ce sont plus de 4 millions de tonnes de marchandises qui sont apportées à Paris par le fleuve !
Des péniches transformées en maison, mais aussi en hôpital !
Les péniches ont aussi rempli au fil de l’histoire des fonctions plus singulières. Pendant la Première Guerre mondiale, l’armée fait construire par exemple des « péniches-canons » et des « péniches-hôpitaux » qui de la même manière que les marchandises au Moyen-Âge, permettaient de se rendre à l’intérieur de terres isolées pour soigner la population rapidement.
Les péniches sont également souvent transformées en maisons flottantes comme on en observe le long des quais. Au-delà du centre de Paris que l’on connait bien, allez donc faire un tour aux alentours de l’Île-Saint-Germain, bordée de péniches originales et champêtres. En France, on compte près de 2500 péniches habitables, dont 1500 se trouvent en Île-de-France.
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