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Le Café du Rat-Mort, haut-lieu du Paris artistique et littéraire du XIXe siècle

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Par Alexandre L

C’est au numéro 7 de l’actuelle place Pigalle, à l’angle de la rue Frochot que s’est installé en 1835 Le Café Pigalle, juste en face du fameux Café de la Nouvelle-Athènes, très fréquenté par les hommes de lettre. Assez rapidement, le lieu s’accointera d’un surnom pour le moins surprenant : “le café du Rat-Mort”, au profit de son nom officiel. Mais qu’est-ce qui a valu à cet établissement un sobriquet si peu valorisant ?

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Le déclin du café de la Nouvelle-Athènes ramènera en tout cas une flopée de nouveaux clients parmi lesquels Castagnary, Alfred Delvau ou encore Alphone Duchesne, qui n’avaient qu’à traverser la rue pour se rendre dans leur nouveau lieu de prédilection. À la salle du premier étage, on raconte qu’une odeur pestilentielle empestait si fort, que l’un des clients prononça ces mots : “Cela sent le rat mort ici”. Le Café Pigalle avait trouvé son nouveau surnom.

Mais cette dénomination fort peu ragoutante n’empêcha en rien la venue d’une nouvelle clientèle nombreuse et fidèle. Acteurs, peintres, sculpteurs, figurantes et modèles d’atelier devinrent les nouveaux habitués du café de la Place Pigalle qui arbora maintenant fièrement son surnom sur sa devanture.

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Établissement au faste succès, Le Rat Mort vit entrer en son enceinte des grands noms des arts au fil du temps : Baudelaire, Toulouse-Lautrec, Verlaine, Rimbaud, Wolf, Sabatier ou encore Courbet, la liste est longue et prestigieuse.

Vint ensuite la période de la Commune à Paris, les officiers remplacèrent alors les artistes et le Rat Mort sombra au fil du temps. Après la seconde moitié du XXe siècle, le Café céda sa place à une boîte de nuit puis à une autre, pour ensuite devenir la banque qui se dresse sur la place encore aujourd’hui.

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