Louis XIV a eu de grandes responsabilités très jeune. Malgré la régence de sa mère Anne d’Autriche, il monte officiellement sur le trône à l’âge de 5 ans. Et la reine-mère veille sur les intérêts de son fils, jusque dans les moindres détails… Y compris sa vie très intime.
Anne d’Autriche a longtemps souffert de l’indifférence sexuelle de son époux, Louis XIII, le père du Roi-Soleil. En effet, de nombreuses rumeurs courent sur son impuissance et sur son orientation sexuelle. Leur nuit de noces a été un un échec complet et la reine a dû attendre 23 ans après le mariage pour avoir son héritier. Une frustration qu’elle a certainement mal vécu puisqu’elle serait à l’initiative du dépucelage de Louis XIV. Pour mener son projet à bien, elle charge sa femme de chambre et confidente Catherine-Henriette Bellier d’accompagner le roi dans son passage charnel à l’âge adulte.
Catherine-Henriette Bellier est l’épouse de Pierre de Beauvais, Seigneur de Gentilly, de la Tour carrée de la Boissière, procureur du Roi, issu d’une famille de Procureurs et de Commissaires du Roi. Cette femme connue sous le surnom de “Cateau La Borgnesse” a su gagner la confiance d’Anne d’Autriche dans son cabinet, et plus particulièrement en lui prodiguant ses lavements, pour la petite anecdote croustillante. Sa mère était remueuse des Enfants du Roi et Première Femme de Chambre, Catherine a donc naturellement repris cette charge…. Les soins aux enfants royaux étaient logiques Âgée de 20 ans de plus que le roi et ayant eu de nombreux amants, elle s’occupe d’initier le roi aux plaisirs de la chair alors qu’il fête tout juste sa majorité sexuelle à 14 ans. Primi Visconti, l’un des chroniqueurs de la Cour, raconte cet épisode « Tout affreuse qu’elle était, le prince étant fort jeune, l’ayant trouvé seul à l’écart dans le Louvre, elle le viola, ou du moins le surprit, de sorte qu’elle obtint ce qu’elle désirait ». Il semblerait que le roi ne lui ait pas tenu rigueur de son audace puisqu’il serait retourné la voir plusieurs fois…
S’il y a de fortes chances pour que “Cateau La Borgnesse” ait, effectivement, été borgne, cela n’entache pas son charme selon les témoins. Saint Simon, homme de cour et mémorialiste, la décrit alors comme une « créature de beaucoup d’esprit, d’une grande intrigue, fort audacieuse, qui eut le grappin sur la reine-mère, et qui était plus que galante… On lui attribue la première d’avoir déniaisé le roi à son profit ». Par cette action, elle restera dans les bonnes grâces aussi bien du roi que de sa mère. Le roi Louis XIV, lui, est resté connu comme un fougueux amant au fort appétit sexuel. Merci Cateau !