Né dans la chaleur des villes algériennes, Albert Camus a eu du mal à s’acclimater à la capitale parisienne. Il arrivera à Paris en 1940, et y passera les moments les plus importants de sa carrière et de sa vie. Même si Paris a bien changé depuis le XXème siècle, il est encore possible, aujourd’hui, de partir sur les traces d’un écrivain fondateur de l’histoire de la littérature française.
Un Étranger à Montmartre
Après avoir quitté son poste au journal Alger Républicain, il s’exile dans la capitale française et est rapidement embauché par Paris-Soir. Il emménage à l’hôtel du Poirier, 16 rue Ravignan, à Montmartre, et y écrira son roman le plus célèbre : L’Étranger. Pourtant, l’écrivain se sent rapidement perdu dans une ville aux antipodes de la chaleur algérienne. Dans la solitude de sa chambre d’hôtel, son désespoir sera le principal aliment de sa création artistique, et ses brouillons témoignent de cette relation particulière à la capitale : “Que signifie ce réveil soudain – dans cette chambre obscure – avec les bruits d’une ville tout à coup étrangère ? Et tout m’est étranger (…)”. Loin d’être une biographie, le plus célèbre roman du philosophe reste néanmoins influencé par sa propre expérience de l’exil à Paris.
Sur les hauteurs de la Butte, là où l’air est respirable – Camus souffrira toute sa vie de tuberculose -, Camus déambule dans les rues pavés pittoresques d’un quartier prisé par les artistes. C’est dans la chambre d’hôtel du Poirier qu’Albert Camus finira le manuscrit de L’Étranger, roman qui le propulsera au sommet de sa carrière littéraire.
Le cercle littéraire parisien
Après avoir quitté sa chambre d’hôtel à Montmartre, Camus s’installera dans le fameux hôtel Madison, à Saint-Germain des Près, juste en face de l’église. Sa vie oscillera entre les bureaux de Gallimard, au 5 rue Gaston-Gallimard (anciennement Sébastien Bottin dans le 7e), et les adresses parisiennes du cercle littéraire de l’époque. Il se liera notamment d’amitié avec Jean-Paul Sartre, qu’il retrouvera fréquemment au fameux Café de Flore (6e) ou à la brasserie Lipp (6e)
Camus et le théâtre parisien
C’est à Paris que Camus renouera avec le théâtre, grande passion de sa vie, avec lequel il entretiendra une relation quasi-religieuse : “Le théâtre est mon couvent“. Rythmée par cet art littéraire, la vie de Camus à Paris prendra un nouveau tournant, et il fréquentera de nombreux théâtres parisiens. Ainsi, sa pièce Les Justes sera jouée en 1949 au théâtre Hébertot (17e), tandis que ses adaptations Requiem pour une nonne de William Faulkner et Les possédés de Dostoïevski seront respectivement jouées au théâtre des Mathurins (8e) en 1956 et au théâtre Antoine (10e).
Son engagement dans la résistance parisienne
Engagé durant la guerre dans la résistance, il continuera son combat après 1945. En effet, après la libération, Camus s’engage dans un journal clandestin de la résistance, Combat, et devient son rédacteur en chef. Les locaux se situaient au 100 rue Réaumur, juste à côté des bureaux du journal de l’occupation Pariser Zeitung.
Il meurt dans un accident de voiture en 1960, laissant derrière lui un bagage culturel exceptionnel pour la capitale française, et reste l’un de ses figures les plus célèbres.
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