On a tendance à l’oublier, mais la meilleure leçon d’Histoire de Paris est celle qui se cache derrière nos chères stations de métro. Et, si certains noms de stations sont particulièrement évocateurs, d’autres restent entourés de bien des mystères. Retour sur l’histoire de la station Blanche, à la limite entre les IXe et le XVIIIe arrondissements…
L’histoire du nom de cette station nous ramène au début du 19e siècle puisqu’il vient de la place Blanche, inaugurée le 20 octobre 1802 (28 vendémiaire an XI, pour l’époque). C’est le ministre Chaptal qui ordonne la construction de cette place, qui devait avoir un rayon de 30 mètres. Prévue pour 1789, la révolution empêche pourtant sa construction. Elle est nommée ainsi (comme la rue Blanche) à cause de la « Barrière Blanche ».
Il s’agissait alors d’une des cinquantaines de portes, appelées barrières, du mur des Fermiers généraux, enceinte construite quelques années avant la Révolution française. Son tracé est proche de celui de la circulaire intérieure qu’empruntent aujourd’hui les Noctiliens 01 et 02. Ce mur a été construit pour faire imposer une taxe sur les marchandises entrant dans l’enceinte de Paris. Ceux qui passaient par cette barrière étaient principalement les visiteurs du cimetière de Montmartre, ainsi que les porcherons, habitants d’un quartier rempli de cabarets.
Initialement, la Place était donc celle de la “Barrière Blanche”. Mais pourquoi blanche ? L’explication est qu’une carrière de gypse était installée à Montmartre. Les rues alentours étaient toutes blanches à cause du passage des voitures transportant leur cargaison à l’intérieur de la ville. La station de métro, quand à elle, a été ouverte le 21 octobre 1902 après le prolongement de la ligne 2, où elle est toujours située.