Pendant la Première Guerre mondiale, Paris fut bombardé par des canons géants à longue portée, souvent confondus avec la “grosse Bertha”, une arme qui n’a pourtant jamais été employée contre Paris.
En 1918, 351 obus ont été tirés depuis ces canons, situés à 120 km au nord de la capitale, en Picardie.
L’un des épisodes les plus meurtriers fut dû à l’obus tombé sur l’église Saint-Gervais Saint-Protais (derrière l’Hôtel de Ville) en plein office du Vendredi-Saint : il tue 91 personnes et en blesse 68 autres.
Cent ans plus tard, Paris porte encore quelques stigmates de cette guerre :
1. Sur le mur de l’immeuble Le Centorial (côté rue du Choiseul), ancien siège du Crédit Lyonnais, on peut voir une inscription ainsi que les traces laissées par un bombardement le 30 janvier 1918.
2.  L’Hôtel de Brienne, qui abrite le ministère de la Défense (anciennement ministère de la Guerre), témoigne également des dégâts provoqués par les obus tirés sur la ville : des éclats d’obus et l’inscription “Le 11 mars 1918 Paris étant bombardé, des projectiles lancés d’avions tombèrent sur le ministère de la guerre où Georges Clémenceau dirigeait alors le gouvernement de la République” sont encore visible sur ses façades.
3. A l’arrière de l’église de la Madeleine, la statue de Saint-Luc, décapitée par un obus, rappelle l’épisode du 30 mai 1918.
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Plusieurs monuments ont été installés en souvenir des 1 350 000 soldats français “morts pour la France”, une notion qui naît au cours de la Première Guerre mondiale :
– La tombe du soldat inconnu, qui rend hommage aux soldats qui n’ont pas pu être identifiés, continue d’être honorée d’une flamme éternelle allumée tous les soirs à 18h30 (depuis 1920, d’après l’idée du journaliste Gabriel Boissy) sous l’Arc de Triomphe.
– Une statue équestre du Maréchal Foch, réalisée par Paul Landowski à la gloire de l’armée française de 1914-1918, orne la place du Trocadéro depuis 1956.
Enfin, plusieurs noms de rues ont été modifiés pendant la Première Guerre mondiale. C’est le cas notamment de l’avenue d’Allemagne, devenue avenue Jean Jaurès le 15 août 1914, et de la rue de Berlin, qui prend le nom de rue de Liège en hommage à la ville belge tombée aux mains des allemands après 10 jours de siège. Les stations de métro qui desservent ces rues (Jaurès et Liège) témoignent encore aujourd’hui de ces nouvelles appellations.
Axelle Carlier