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L’incroyable atterrissage sur le toit des Galeries Lafayette

Imaginez un peu une telle scène de nos jours : alors qu’on s’apprête à entrer dans les mythiques Galeries Lafayette, un avion vient se poser sur le toit… C’est exactement à cette scène qu’ont pu assister certains Parisiens en 1919.

Une publicité assez risquée

Une telle performance est en fait une idée de longue date, de la part des dirigeants du grand magasin. Dans le cadre d’un important coup de publicité, ils promettent 25 000 francs à celui qui sera capable de faire atterrir un avion sur le toit du bâtiment. Un sacré défi car il faut déjà parvenir sans encombres en plein centre de Paris, puis se poser sur une zone assez restreinte. Malgré l’ampleur de la tâche, certains aviateurs sont intéressés, notamment Roland Garros, avant de se désister, puis un certain Jules Védrines.

Jules Védrines
Jules Védrines (à droite) pose en compagnie de son mécanicien avant le départ du Paris-Rome

Ce natif de la Plaine Saint-Denis a déjà remporté de nombreuses courses et a notamment battu des records de vitesse. Toujours à la recherche de défis, Védrines est forcément attiré par celui que proposent les Galeries Lafayette. Mais un autre problème vient surtout retarder la réalisation du projet. Nous sommes en effet en 1914 et la Première Guerre mondiale éclate dans toute l’Europe. S’il s’illustre héroïquement pendant le conflit, Védrines doit attendre la fin des combats pour accomplir l’exploit.

Jules Védrines, héros et délinquant

Chose faite le 19 janvier 1919. Malgré un épais brouillard dans la matinée, Jules Védrines patiente et s’élance dans l’après-midi depuis Issy-les-Moulineaux. Il ne faut que quelques minutes pour rejoindre le bâtiment. Devant les yeux ébahis des Parisiens, Védrines manœuvre aussi bien qu’il peut son avion « Caudron G III » et parvient à freiner à quelques centimètres de la balustrade du toit.

Un atterrissage incroyable sur le toit des Galeries Lafayette

Quelques centimètre de plus et cela aurait pu tourner au drame mais peu importe, la pari est réussi et Védrines devient une fois de plus un héros… Et un délinquant. La préfecture de Paris avait en effet interdit tout survol de Paris et le pilote devient ainsi le premier délinquant aérien de l’histoire de l’aviation.

Malgré cela, cela n’empêche pas Védrines de faire la une de tous les quotidiens français. Un statut dont il ne pourra malheureusement pas profiter longtemps. Il trouve en effet la mort trois mois plus tard lors de l’inauguration de la ligne Paris-Rome… À bord de son avion. S’il est enterré au cimetière de Pantin après des funérailles grandioses, c’est bien sur le fameux toit que demeure le plus bel hommage au talent de cet aviateur.

Plaque commémorative

 

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