L’Instagram culinaire qui vous plonge dans un tableau de maître flamant
Par
Léa
Le couple que forme Esther et Morgan n’est pas un couple comme les autres. Il est une entité, une paire de fantômes géniaux qui font revivre les brumes délicieuses d’un passé culinaire passionnant sous le nom de Renards Gourmets… Elle photographe, lui musicien, ces épicuriens recherchent le fait de « bien manger, vivre dans le beau, à notre mesure et avec nos moyens ».
Rencontre sensorielle…
Loin du #foodporn, ici, on réseaute loin des normes
« Nous sommes très heureux de découvrir chaque jour des gens immensément talentueux sur Instagram, un réseau social que nous apprécions particulièrement pour l’immense créativité que l’on y retrouve. C’est extrêmement stimulant et simplement, un doux plaisir d’esthète. »
Mais oui tiens, si Instagram et les réseaux devenaient « un doux plaisir d’esthète » une forme de pause artistique qui nous nourrirait de beauté et non d’envie et de mesquineries… A eux deux, ils pourraient bien calmer le feed pour laisser place à un peu de contemplation…
Maîtriser l’art culinaire comme personne, c’est le dada de Morgan, petit-fils d’un restaurateur et d’une grand-mère qui lui a transmis cet amour de la cuisine et fils d’une mère qui lui a toujours raconté de nombreux souvenirs liés à cet univers.
Mais pas que ! Esther et Morgan cuisinent, photographient et racontent les plats… Véritables conteurs des assiettes, vous pouvez lire sous leurs publications l’histoire d’un plat, le pourquoi du comment est-il arrivé là et découvrir comment la nourriture se fait Histoire.
Une vie raffinée et un art de vivre délicieusement élégant ne riment pas forcément avec faste et débordement…
Le couple apporte une importance toute particulière aux produits locaux ainsi qu’à la consommation raisonnée, notamment de viande : « Quand nous consommons un animal, nous cherchons à en tirer le maximum et à ne rien gaspiller. Par exemple, dernièrement, nous avons acheté un poulet de Bresse pour la qualité de l’élevage, de son alimentation, du “bien-être” de l’animal et nous en avons fait sept repas pour deux. D’une part des yakitoris (avec plein de petits morceaux souvent non utilisés), du bouillon avec la carcasse pour une soupe, deux plats à destination de notre site avec la poitrine, des pâtes avec les abats et enfin un plat en sauce avec les cuisses et hauts de cuisses. Soit quatorze assiettes avec un poulet. »
« Les natures mortes du XVIIe siècle napolitaines, flamandes et françaises comptent parmi nos évidentes sources d’inspiration et d’émerveillement. Tout comme l’art de la Renaissance et un certain esprit baroque. Enfin, un goût marqué pour les vanités, le réalisme du XIXe siècle et l’art des planches botaniques viennent parfaire nos influences. »
Piqués d’Histoire et de rêveries mais aussi ancrés dans la réalité, loin d’un passéisme vieillot qui voudrait crier « C’était mieux avant ! » Ils sont aussi touchés pas le travail des photographes actuels comme Laurent Fau et Coco Jobard pour Pierre Hermé.
« Nous sommes heureux de vivre aujourd’hui, pas de nostalgie excessive, simplement le désir de promouvoir un regard plus “artistique” dans le monde de la photographie culinaire. »
Et nous de trouver que cette rencontre toute artistique, mystique et onirique, mérite de se poser, de lire et de s’émerveiller.