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L'Observatoire de Paris, gardien des sciences depuis plus de 3 siècles !

Par Sarra

Depuis plus de trois cents ans maintenant, l’Observatoire de Paris continue d’œuvrer pour la science avec la même passion qu’à ses débuts ! Fondé en 1667 par le Roi Soleil pour permettre aux astronomes académiciens de travailler dans les meilleures conditions, il est devenu au fil des siècles une institution mondialement réputée dans l’univers des sciences.

Un Observatoire à la gloire du Roi

Plus vieux, mais également plus grand centre de recherche en astronomie et astrophysique du monde, l’Observatoire de Paris c’est : des centaines de chercheurs, techniciens et ingénieurs œuvrant pour la science dans un même bâtiment. Et durant plus de 3 siècles de service, elle en a vu des découvertes !

Avec l’invention de la lunette astronomique par Galilée en 1609 l’Europe entre dans un siècle tourné vers les sciences notamment l’astronomie. Il ne faut pas oublier que dès l’antiquité, c’est grâce à la position des astres dans le ciel que l’on élabore des cartes.

Et lorsque Huygens met en place le pendule régulateur en 1657, les astronomes n’ont plus d’excuses pour ne pas fournir les coordonnées exactes à chaque expédition, si ce n’est l’argent et les moyens nécessaires à la réalisation des instruments de mesure. En parallèle de ces avancés de nombreuses cours d’Europe forment des compagnies scientifiques qui mènent des recherches collectives à coups de théories et mises en pratique ! En France, il faudra attendre le projet d’une “Compagnie des sciences et des arts” élaboré en 1665 par un petit groupe de scientifiques dans lequel ils exposent les nombreux intérêts pour la science, et pour le Roi bien sûr, de se doter d’un observatoire astronomique.

Convaincu, le Roi Louis XIV aidé de son ministre des Finances Colbert fonde en 1666 l’Académie des sciences. Un an après, concédant au désir des académiciens de pouvoir se réunir dans le calme, loin de la tumultueuse vie du palais du Louvre, le chantier de l’Observatoire de Paris est lancé.

Situé sur la rive gauche de la Seine, cet édifice est érigé sur un terrain dans la campagne de l’ancien faubourg Saint-Jacques le 21 juin 1667, jour du solstice d’été. Une journée idéale pour tracer la ligne du méridien de Paris qui deviendra celle de référence en France, et sur laquelle se place, de part et d’autre de la ligne, les plans du futur observatoire ! Une situation idéale qui lui permet d’être parfaitement orienté sur les quatre points cardinaux et de profiter d’une vue parfaitement dégagée sur le ciel, légèrement surélevé. Confié à l’architecte Claude Perrault, à qui l’on doit notamment la célèbre colonnade du Louvre,  l’Observatoire de Paris est un édifice en pierre de taille blanche typique des chantiers royaux de l’époque. Les façades nues de tout motif décoratif, presque austères, en font une véritable exception dans l’architecture de cette époque. De dimension moyenne, le bâtiment pourrait passer inaperçu s’il n’avait pas été doté d’une coupole de cuivre en 1845, marquant le caractère scientifique du lieu. Une incroyable ingéniosité pour l’époque qui permet grâce à la mise en mouvement circulaire de la coupole d’observer la trajectoire des astres.

Avec ses nombreux laboratoires, terrasses d’observations, et salles de conférences, l’Observatoire devient rapidement le nouveau lieu de la toute jeune Académie des sciences qui organise la direction du bâtiment durant tout le premier siècle. Une période durant laquelle l’institution n’a pas de directeur, et chaque académicien doit trouver un moyen de financer ses recherches.

La dynastie des Cassini, une famille d’astronome à la tête de l’Observatoire !

Et bien que l’intérêt premier de ce bâtiment reste de servir les sciences, il garde tout de même une importance dans l’influence et la renommée du Roi. C’est pourquoi Colbert cherche dès l’élaboration du projet à attirer les plus grands astronomes et scientifiques de l’époque, une invitation à laquelle Cassini, auteur d’un traité sur la comète, répond favorablement. L’Inquisition commençant à menacer son travail dans son pays d’origine, l’astronome bolognais accepte sans mal d’établir son centre de recherche dans l’Observatoire de Paris. Avant même que le chantier ne soit achevé, il s’installe dans l’appartement prévu pour lui et commence ses recherches. Des recherches qui se poursuivront sur 4 générations grâce à sa descendance qui est atteinte de la même passion pour les sciences ! Mais avec la Révolution, Jean-Dominique Cassini, dit Cassini IV, monarchiste démissionne de sa fonction de directeur de l’Observatoire alors que sa famille dirige cette institution depuis plus d’un siècle !

Une  nouvelle académie francaises des sciences, le Bureau des longitudes,  fondée en 1795 prend alors la direction du batiment. Et au 19e siècle, les nombreuses avancées et découvertes scientifiques poussent les chercheurs à investir un nouvel espace, loin des nuisances de la capitale et adapté à leurs nouvelles connaissances.

L’astronome Jules Janssen décide d’installer son laboratoire à Meudon et accueille en 1893 la plus grande lunette d’Europe qui n’ait été faite jusqu’à la ! L’espace se transforme peu à peu en observatoire doté d’une coupole de 18 mètres de diamètre afin d’assurer une utilisation optimale de ce nouvel outil réalisée par les frères Henry. Nouvelle adresse avec une superbe vue dégagée pour les astronomes qui ne sera pourtant rattachée à l’Observatoire de Paris qu’en 1925 !

Un lieu chargé d’histoire marquée par de nombreuses découvertes comme la vitesse de la lumière ou encore le système métrique. Accueillant sans interruption depuis son inauguration les astronomes et leurs travaux, elle détient une collection unique et impressionnante de documents historiques classés dans sa bibliothèque ouverte dès 1785.

Et pour faire profiter un grand nombre de curieux, elle organise ponctuellement des événements et expositions au sein même de l’Observatoire. À noter aussi pour les passionnés d’astronomie que de nombreux documents, manuscrits, archives sont disponibles gratuitement en ligne.

Images : LP/ J.B.  //  Archive Observatoire de Paris  //  LP/ Philippe Lavieille  // Observatoire de Meudon  //  Observatoire de Paris
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