Il est sûrement l’un des pharaons les plus connus, en particulier pour avoir été la cause de bien des malheurs. Toutankhamon, dont la sépulture a été découverte le 4 novembre 1922 par l’archéologue britannique Howard Carter, semble en effet être responsable d’une malédiction qui, d’après la légende, aurait causé la mort de nombreuses personnes…
Une découverte historique
Né vers -1345 de l’union d’Akhénaton et de sa propre sœur, Toutankhamon est le onzième pharaon de la XVIIIe dynastie. Celui-ci vient au pouvoir entre les années 1336 et 1327 av. J.-C., dans une période de grande instabilité, lors de laquelle les traditions sont remises en cause et les conflits avec les Hittites s’aggravent. Son règne a été relativement court, puisque celui-ci décède à l’âge de 19 ans. Toutefois, plusieurs milliers d’années plus tard, son nom est resté gravé dans les mémoires après la découverte de son splendide tombeau au cœur de la fameuse vallée des Rois.
C’est le 4 novembre 1922 qu’un archéologique britannique Howard Carter et son mécène Lord Carnarvon découvrent la riche sépulture du pharaon, accompagnée d’un fabuleux trésor funéraire resté intact : on compte 4 500 objets, ainsi qu’un masque en feuille d’or fixé sur la momie. Une découverte inédite, qui fait beaucoup parler d’elle dans la presse de l’époque, et participe à l’élaboration d’un mythe autour de Toutankhamon. Un geste va particulièrement être interprété comme le déclencheur d’une véritable malédiction selon les fantasmes des sociétés du XXe siècle, en pleine quête d’exotisme. Ce geste, c’est la décapitation de la momie réalisée par Carter afin de récupérer le masque…
Le mythe d’une « malédiction »
Un mois et demi après la découverte d’Howard Carter, une malédiction semble s’abattre sur ceux qui ont osé ouvrir le tombeau du pharaon. En effet, plusieurs membres de l’équipe d’archéologues présente pour exhumer la momie sont subitement morts de cause naturelle. C’est tout d’abord en avril 1923, lorsque Lord Carnavon est pris d’une forte fièvre et finit par mourir de septicémie dans sa chambre d’hôtel. Sa lente agonie, lors de laquelle il est pris de tremblements et adopte un langage inconnu, laissant ses contemporains dans le doute.
La presse commence alors à reprendre cette affaire en alimentant tous les fantasmes les plus excentriques. Celle-ci dévoile notamment que le riche mécène aurait découvert un message d’avertissement à l’entrée du tombeau stipulant : « À tous ceux qui oseront pénétrer dans ce sanctuaire, à tous ceux qui oseront profaner cet endroit sacré, à tous ceux qui oseront troubler la paix du pharaon, chacun d’entre eux doit s’attendre d’être frappé en retour par les ailes de la mort ».
Quelques mois plus tard, c’est l’archéologue canadien La Fleur qui décède, puis Aubrey Herbet, le demi-frère de Lord Carnavon, ainsi que le financier George Jay Gould I, le professeur Hugh Evelyn-White, le radiologiste Archibald Douglas Reed, l’infirmière qui avait soigné Lord Carnarvon, l’égyptologue Georges Aaron Bénédite, l’archéologue Arthur C. Mace… Une véritable hécatombe !
Jusqu’à Paris ?
En mettant en rapport les différents décès, les médecins constatent que la plupart sont causés par des pneumonies asphyxiantes. De nombreuses enquêtes donnent alors des explications plus ou moins farfelues : un gaz dégagé par les bandelettes de la momie, une bougie enduite d’arsenic ou une forte concentration de radioactivité.
La malédiction se poursuit au fil des années, jusqu’à atteindre la capitale française ! En effet, en 1967, alors que le trésor du tombeau de Toutankhamon doit être exposé au musée du Louvre, le directeur du musée du Caire qui a signé l’autorisation de sortie de ces luxueux objets meurt soudainement d’une hémorragie cérébrale à la veille de l’exportation. La presse s’enflamme alors pour cette nouvelle affaire, et de nombreuses unes se demandent si la malédiction du pharaon va aussi s’attaquer à Paris. Finalement, en quelques mois, c’est 27 personnes proches de l’expédition vers le Louvre qui vont trouver la mort à la suite de causes suspectes que l’on met rapidement en lien avec la découverte du tombeau de Toutankhamon.
Une explication scientifique
D’après plusieurs études scientifiques, ces décès à la chaîne seraient dus à des substances organiques présentes dans la tombe. Celles-ci proviendraient de certains légumes servant de nourriture au pharaon « pendant son voyage vers l’éternité », dont la moisissure au fil des millénaires serait devenue très allergène.
En effet, la « pneumonie à précipitines » qui a causé la mort de nombreux archéologues serait due à l’inhalation de particules allergiques. Présentes sur plusieurs sortes de champignons et de bactéries retrouvés dans le tombeau, celles-ci sont mortelles pour l’homme. Une explication plus rationnelle, qui serait donc à l’origine de la fameuse « malédiction du pharaon ».
À lire également : Savez-vous pourquoi ce quartier parisien est nommé la “Petit Égypte” ?
Image à la une : Le masque de Toutankhamon. DR