L’Antiquité n’a eu de cesse d’inspirer les époques qui lui ont succédé. C’est en particulier vers le XVIIIe siècle que les découvertes archéologiques ont contribué au développement d’un nouveau style, le néoclassicisme. De nombreux architectes se sont alors largement inspirés des façades conçues sous l’Empire romain pour donner forme à des édifices monumentaux dans le cœur de Paris.
Le Panthéon
Le Panthéon de Paris ne cache pas vraiment son inspiration… Son nom lui-même renvoie au Panthéon de Rome qui, pour sa part, date de l’Empire romain. De son côté, le monument parisien date de la fin du XVIIIe siècle. Conçu à l’origine pour être une église consacrée à sainte Geneviève, il a vocation à honorer les grandes figures républicaines depuis la Révolution française.
Bien sûr, le Panthéon de Paris ne reprend pas que le nom du monument antique : sa forme elle-même reprend celle d’une croix grecque, et son architecture de 110 mètres de long est largement inspirée de la façade romaine construite au Ier siècle av. J.-C.. On y retrouve notamment un portique aux colonnes corinthiennes, surmonté d’un fronton triangulaire et d’un dôme haut de 83 mètres.
Le Panthéon
Place du Panthéon, 75005 Paris
L’université Paris-Descartes
Située près du métro Odéon, l’université Paris-Descartes est accueillie dans de splendides bâtiments construits par Jacques Gondoin entre 1769 et 1774 sur ordre de Louis XV, sur le site de l’ancien collège de Bourgogne.
Et de l’extérieur, on repère tout de suite où l’inspiration a été puisée : le bâtiment est constitué d’un portique à quatre rangées de colonnes ioniques devant une cour d’honneur entourée d’une colonnade, ainsi qu’un grand amphithéâtre sous un péristyle corinthien et une salle du Conseil.
L’université Paris-Descartes
12 rue de l’École de Médecine, 75006 Paris
Le théâtre de l’Odéon
On se dirige maintenant sur la fameuse place de l’Odéon, construite à l’emplacement de l’ancien hôtel particulier du prince de Condé. Entre 1780 et 1782, un théâtre est alors érigé par Marie-Joseph Peyre et Charles de Wailly pour accueillir la troupe de la Comédie-Française. Sur la façade, on retrouve alors les emblèmes de l’architecture néoclassique : plusieurs colonnes sous un portique, qui rappellent celles des temples antiques.
Mais à la Révolution française, la Comédie-Française perd ses privilèges de répertoire et le lieu est rebaptisé « théâtre de la Nation ». Il ne prendra son nom actuel qu’en 1796, sous la direction de l’entreprise de spectacles Dorfeuille & Cie, rebaptisée « Odéon », qui fait référence aux odéons de la Grèce antique.
Le théâtre de l’Odéon
Place de l’Odéon, 75006 Paris
Les arènes de Montmartre
Lorsque l’on se promène autour du Sacré-Cœur, on peut découvrir de jolies arènes cachées dans un jardin en contrebas. Certains pourraient croire qu’il s’agit de vestiges de l’Antiquité, mais il ne faut pas s’y tromper : elles datent seulement de 1941 ! En effet, c’est à cette période qu’une association montmartroise, dénommée Les P’tits Poulbots, décide de construire des arènes de style gréco-romain sur un terrain agricole peuplé de pommiers. Tout en voulant rendre hommage aux Anciens, cet aménagement est aussi réalisé afin de créer un contrepoids à l’église et à la réserve d’eau située au-dessus.
Depuis les années 1980, plusieurs associations ont décidé de faire revivre ce lieu discret. Même si les arènes sont habituellement fermées au public, elles accueillent désormais des concerts et spectacles durant l’année.
Les arènes de Montmartre
25 rue Chappe, 75018 Paris
La Naumachie du parc Monceau
Si vous vous promenez dans le splendide parc Monceau, après avoir observé la pyramide en pierre datant du XVIIIe, vous pourrez bifurquer vers le bassin ovale en partie entouré de colonnades corinthiennes. Mais là aussi, il s’agit d’une imitation ! L’ancien propriétaire de ce parc, le duc de Chartres, les a récupérées dans la rotonde de Valois, un édifice commandé par Catherine de Médicis à la mort d’Henri II, au XVIe siècle. Il devait être érigé à côté de la basilique Saint-Denis, mais a finalement été abandonné au fil des années avant d’être détruit.
L’inspiration des Anciens est là aussi évidente. À l’Antiquité romaine, la Naumachie était le nom donné au bassin qui accueillait des batailles navales. Ainsi, les colonnades font ici référence aux gradins sans avoir aucun lien historique avec cette époque.
Naumachie
Parc Monceau, 75008 Paris
Le palais de Tokyo
Le palais de Tokyo a été conçu par Jean-Claude Dondel, André Aubert, Paul Viard et Marcel Dastugue pour accueillir deux musées distincts, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris dans l’aile est, et le Musée national d’art contemporain dans l’aile ouest. Pour séparer les deux institutions, les quatre architectes conçoivent l’imposant palais avec un patio central entouré d’un portique à double colonnade. On retrouve une esthétique ostensiblement classique avec sa monumentalité, sa symétrie et ses fontaines.
Ouvertes sur la Seine, les terrasses extérieures sont quant à elles composées de bas-reliefs d’Alfred Janniot mettant en scène une kyrielle de muses antiques à la gloire des Arts. Néanmoins, le choix d’une structure en béton massif, entièrement recouverte de dalles de calcaire, dévoile la volonté de promouvoir une architecture moderne.
Palais de Tokyo
13 avenue du Président Wilson, 75116 Paris
Le palais de la Porte-Dorée
Il a fallu seulement 18 mois pour construire le palais de la Porte-Dorée afin de le présenter à la sinistre Exposition coloniale internationale de 1931, sous le nom de musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie. Conçu par l’architecte Albert Laprade, l’édifice mêle le néoclassicisme à l’Art déco très en vogue à cette époque.
On retrouve ainsi une façade monumentale et un péristyle dont la sobriété et la symétrie évoquent les temples grecs, tandis que les nombreuses décorations murales illustrent le goût ornemental de l’époque moderne.
Palais de la Porte-Dorée
293 avenue Daumesnil, 75012 Paris
L’église de la Madeleine
Situé sur la place de la Madeleine, cet imposant monument passe difficilement inaperçu avec ses 52 colonnes corinthiennes et son portique octostyle. Sous le fronton, on peut lire une inscription latine signifiant « Au Dieu très bon et très grand, sous l’invocation de sainte Marie-Madeleine ».
À l’origine, Napoléon Ier l’a d’ailleurs conçu comme un temple grec dédié à la gloire de sa Grande Armée avant que l’édifice ne devienne une église dès 1845. Pour le construire, l’architecte Pierre-Alexandre Vignon s’est inspiré de l’Olympieion d’Athènes, un temple périptère datant de
Église de la Madeleine
Place de la Madeleine, 75008 Paris
Les quatre arcs parisiens
L’Étoile, le Carrousel, la porte Saint-Martin et la porte Saint-Denis… Quatre arcs ont été construits à Paris en référence aux arcs de triomphe érigés sous l’Empire romain pour rendre hommage à un général, célébrer une victoire militaire ou la fondation de nouvelles colonies.
Les vestiges de ces anciens monuments ont inspiré les architectes pour représenter la gloire et la puissance de la France. On retrouve ainsi deux piliers massifs ornés de sculptures, qui sont reliés par une arche et surmontés par un attique avec une inscription.
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