En regardant sur une carte du monde, on se rend compte que Paris et Londres ne sont pas si éloignées que ça, tant du point de vue de la distance à vol d’oiseau (350 km) que de la longitude et de la latitude. Et pourtant, les deux capitales européennes ne partagent pas le même fuseau horaire, contrairement à Berlin (900 km à vol d’oiseau) et même Varsovie (1 400 km à vol d’oiseau), qui se trouve sur le même fuseau que celui de la France. On vous explique pourquoi.
Lorsque les scientifiques du monde entier se réunissent au congrès de Rome en 1883, ils décident de créer une gestion universelle des fuseaux. Ils décident également de créer un méridien de référence, le fameux méridien de Greenwich. Londres, comme Paris, se trouvent alors sur ce méridien. De cette date à juin 1940, les heures parisiennes et londoniennes sont alignées, ce qui semble logique puisque la France et l’Angleterre partagent une grande partie de leur longitude.
Tout va changer sous l’occupation allemande : l’une des premières décisions prise par le commandement allemand à Paris est d’aligner l’heure de Paris sur celle de Berlin, pour des raisons pratiques d’organisation entre le Reich et la France occupée. Si pratique soit-elle pour les allemands, cette décision a pour conséquence de décaler l’heure entre Paris, située en zone occupée, et le sud de la France, située en zone libre. Une situation pour le moins grotesque qui sera rapidement modifiée à la demande de la SNCF, les horaires des trains entre les deux zones étant devenues un véritable casse-tête. Évidemment, pour les allemands, il n’est pas question de trancher sur le choix du fuseau : la zone libre doit s’adapter à la zone occupée.
À la Libération, les autorités françaises ont sans doute mieux à faire que de changer à nouveau le fuseau horaire du pays et la situation n’est pas modifiée. Encore aujourd’hui, Paris et Varsovie sont sur le même fuseau horaire alors que 1 500 km les séparent, tandis que Londres, située à la même longitude que Caen, a toujours une heure de moins que nous.