Paris est un foyer culturel et artistique sans borne. Quoi de mieux pour en prendre conscience qu’une collection regroupant quelques 6 millions de photographies, 4 millions de négatifs et balayant 150 ans de l’histoire ? Voilà le corps composant l’un des fonds photographiques les plus importants d’Europe : la collection Roger-Viollet. Ce fonds est aujourd’hui la propriété de la ville de Paris, et il est conservé par la Parisienne de Photographie. Aujourd’hui, les missions de la Parisienne de Photographie / Roger Viollet sont menacées et doivent se redessiner. Une pétition a été ouverte pour soutenir ce riche fond photographique et les personnes qu’il emploie. Espérons que la Ville de Paris saura pérenniser cette institution et ses savoir-faire.
Arrêt sur image : quand Paris se raconte en photo
Le fonds Roger-Viollet et la naissance de la Parisienne de Photographie
Hélène Roger-Viollet et son mari Jean-Victor Fischer, deux passionnés de photos et grands voyageurs, fondent en 1938 la Documentation Générale Roger-Viollet, devenue l’un des grands noms du patrimoine photographique français. En parallèle, ils ouvrent une boutique qu’ils enrichissent en multipliant des acquisitions d’après-guerre. Leur fonds photographique couvre plus d’un demi-siècle d’histoire française et internationale. À leur mort, il est légué à la ville de Paris, et sa conservation est assurée par la Parisienne de Photographie.
La Parisienne de Photo fut créée dans le but de conserver, numériser et diffuser le patrimoine photographique et iconographique de la ville de Paris : le fonds Roger-Viollet bien sûr, mais aussi, pour la numérisation et la diffusion, les collections d’une quinzaine d’institutions, telles que le musée Carnavalet, le musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, la Maison de Victor Hugo ou encore la bibliothèque Forney… Les archives Roger-Viollet sont aujourd’hui également disponibles pour des expositions, dont elles font régulièrement l’objet. La dernière en date était l’exposition «Dans l’Atelier: l’artiste photographié, d’Ingres à Jeff Koons», au Petit Palais.
Les rôles de la Parisienne de Photographie
Conserver
La conservation des oeuvres de la collection Roger-Viollet (les autres oeuvres étant conservées par leur institution d’origine) a fait l’objet de plusieurs longues campagnes. Le processus de conservation des oeuvres permet leur pérennité matérielle et leur stabilité. Il englobe le nettoyage, le reconditionnement (les anciennes boites n’offrant pas un environnement optimal pour la conservation), et l’inventaire, appelé aussi «récolement». La Parisienne travaille régulièrement avec l’Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la ville de Paris (ARCP) pour garantir la conservation des Å“uvres les plus instables et abîmées. Au-delà de leur matérialité, la conservation de ce patrimoine passe aussi par sa numérisation.
Numériser
Outre la matérialité à conserver au maximum, la numérisation des collections est aujourd’hui indispensable pour assurer le suivi des collections et sauvegarder leurs traces dans le temps. Elle passe tout d’abord par la prise de vue numérique des Å“uvres des collections des institutions municipales, puis par un traitement informatique et enfin une indexation. En effet comme nous l’a pertinemment souligné une iconographe de la Parisienne, «une image sans légende est une image perdue». Cette numérisation permet à la ville de Paris ainsi qu’à l’agence Roger-Viollet, de partager son patrimoine photographique et d’assurer ainsi sa diffusion scientifique, culturelle et commerciale.
Diffuser
La diffusion de ces collections s’articule autour de 3 offres :
– Le grand public peut en effet être comblé par le site Paris en Images, au travers duquel il a un accès exceptionnel à une partie des collections gérées par la Parisienne. Ce sont ainsi plus de 120 000 photos disponibles en ligne. Le site propose divers outils interactifs, comme une étonnante promenade historique dans la ville à travers ses différents quartiers, ou encore les “histoires d’images”, des galeries thématiques parcourant les collections à travers des personnages, des lieux ou des événements emblématiques parisiens. Sur Paris en Images, vous pouvez aussi commander des impressions en ligne ! On s’instruit, on aime, on achète ! C’est pas beau ça ?
– Les institutions municipales parisiennes ont accès, via le site Parisienne de Photographie, à une banque d’images gratuites pour une utilisation non commerciale (illustration des inventaires, base documentaire, catalogue, site internet…).
– Enfin, l’agence Roger-Viollet, service commercial de la Parisienne, propose ses services aux professionnels (diffusion de la collection pour la presse, l’édition, la publicité, l’audiovisuel, les expositions…), incluant un service de reproduction à la demande sur le site Roger-Viollet.
La Parisienne de Photographie est une structure aussi insolite qu’indispensable pour la sauvegarde et la diffusion du florissant patrimoine culturel parisien. Les archives ne sont pas ouvertes au public mais si la découverte de ces coulisses vous a émoustillé, rendez-vous sur Paris en Images pour poursuivre l’aventure ! Ou directement sur nos articles photos comme : les commerces de bouche parisiens depuis 1900; le Paris vintage sous la neige; le Paris insolite avant 1950; Paris chez vous.